en savoie : au château des allues

13 Oct 2017

un air de famille

Dans la famille des chambres d’hôtes, je demande la grand-tante, celle dont les apparences rustiques masquent à peine les origines aristocratiques, qui est incollable sur les bibelots napoléoniens et les roses de son jardin, mais qui aime, par-dessus tout, voir sa maison savoyarde remplie de petits cousins. Bienvenue au Château des Allues !

Il faut s’éloigner du centre, monter un peu sur les hauteurs de St Pierre d’Albigny pour trouver le calme des Allues. Une petite route étroite fait office de sas, de transition entre l’agitation et la quiétude, le tumulte et le silence, la ville et la végétation. Entre les époques aussi.

Retour vers le XIIème siècle, époque à laquelle fut bâti le domaine, un corps de ferme en trois bâtiments à l’origine, avec une chapelle, un pressoir, un séchoir… Et retour vers l’enfance. Si, comme moi, vous avez la chance d’être accompagné par des souvenirs de réunions de famille dans une grande maison sortie d’un autre siècle, dont le gigantesque jardin abritait, pour la plus grande fierté de la matriarche, camaïeux d’hortensias, cachettes et passages secrets, en franchissant le seuil de cette grande demeure, vous oscillerez entre nostalgie et excitation. L’écho de vos pas sur les carreaux de ciment, l’odeur de cire sur les boiseries, les collections de porcelaine en vitrine vous replongeront, plus efficacement qu’une madeleine, plusieurs décennies en arrière, alors que le jardin, au même moment, vous invitera à un cache-cache géant dans les allées, à la recherche de petits fruits perdus.

DE PARIS À CANDIE

Cette atmosphère familiale, Stéphane Vandeville et Didier Lhostis l’ont tout de suite imaginée quand ils ont racheté le lieu, il y a 17 ans. “C’est un lieu qui vit, où l’on veut que nos hôtes se sentent accueillis comme chez des amis.” Amis, les deux propriétaires du domaine le sont depuis longtemps. Du temps où Didier était créateur-designer en maroquinerie et Stéphane, de formation hôtelière, travaillait pour les cuisines centrales d’Air France, à Roissy.

Nous sommes dans les années 90. Les deux hommes se rencontrent autour de passions communes, dont les voyages, et commencent à travailler ensemble dans l’entreprise de Didier. Ils en accompagnent le développement, jusqu’à la transmettre à un grand nom français de la chaussure et repartent, pour un temps, chacun de leur côté.

Didier, qui avait acquis le Château de Candie, à Chambéry, le transforme alors en hôtel-restaurant, pendant que Stéphane reste dans le monde de la mode. Un petit tour chez LVMH, Céline, Sonia Rikyel et puis s’en va. Retour à la case hôtellerie auprès de son ami, dans la prestigieuse adresse chambérienne. “J’avais une chambre au château, mais je rêvais de rénover une vieille grange, pour avoir mon espace à moi, et dans la région, ce n’était pas si simple… ”

TRAVAUX ET BIBELOTS

Tout à fait par hasard, ils tombent un jour sur la maison forte des Allues. “Le Comte de Certeau ne voulait pas démanteler la propriété, hors de question pour lui de n’en vendre qu’une partie. Mais l’ensemble, c’était beaucoup trop pour moi. C’est Didier qui a poussé, il a proposé qu’on s’associe pour créer une maison d’hôtes. Et on a réussi à racheter le domaine en entier.” Pas de chauffage, pas d’électricité, une multitude de petites pièces et une seule salle de bains dans tout le bâtiment, il y a tout à faire.

Stéphane envisage un temps de rénover lui-même les fenêtres, il y en 56 au total, mais après avoir perdu un week-end sur une seule paire de volets, il passe le pinceau à un artisan local. Il s’attaque alors au balatum qui recouvre le carrelage de la salle à manger. Sous le tapis, sous la grande table, quatre carreaux sont scellés, masquant l’emplacement de ce qui ressemble à la cachette de… ma cassette? Ma cassette ?… “On aurait pu trouver un trésor ! Mais d’autres l’avaient visiblement déniché avant nous…”

Trois ans de travaux plus tard, ils accueillent leurs premiers invités. Didier a s(o)igné la déco. En autodidacte, sensible aux matières, aux associations de couleurs, à l’esprit brocante, il avait toujours parsemé ses boutiques d’objets anciens, tirés de sa collection personnelle. De la même manière, c’est avec des bibelots chinés qu’il compose l’univers de chacune des cinq chambres. “L’idée, ce n’est pas d’avoir une époque par chambre, mais plutôt que les objets soient accumulés, comme ils l’auraient été dans une maison de famille par les différentes générations se succédant.” Et ce n’est pas un hasard si chacune porte le nom d’une herbe parfumée, thym citron, mélisse ou camomille romaine, car elles sont toutes cultivées dans le jardin avant d’être proposées en cuisine.

Sous le tapis, on a découvert 4 carreaux scellés, masquant l’emplacement de ce qui ressemble à une cachette. On aurait pu trouver un trésor ! Mais d’autres l’avaient visiblement déniché avant nous…

BEAU & BIO

C’est l’autre atout des Allues, et le pré carré de Stéphane. Face au jardin anglais, dans un immense potager bio, il fait pousser près de 80 variétés de tomates, des plantes aromatiques, des légumes anciens et des fruits. A la table de ces épicuriens, on déguste donc granola et yaourts hôte-made au petit-déjeuner, puis tartes et apéritifs maison (vin de basilic, de romarin ou de citron), mais aussi charcuterie artisanale, ou encore viandes et vins ultra-locaux. Le repas est le point d’orgue de la journée, à la suite duquel, après un dernier regard sur la chaîne de Belledonne, un petit digestif ou une tisane devant la cheminée, on finirait bien la soirée avec une brochette de cousins, autour d’un jeu de société…

+ d’infos :
www.chateaudesallues.com
A partir de 120 euros la nuit

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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