hôtel 17 le saint joseph

3 Mai 2018

un hôtel particulier

Prenez un petit hôtel à Courchevel dans les années 50. Ajoutez-y le premier bar de la station. Complétez au fur et à mesure avec une bonne dose d’esprit d’entreprendre, un élixir d’amour et de grands traits d’audace. Agrandissez et mixez le tout avec une décoration de demeure bourgeoise, luxueuse, mais non ostentatoire. Et découvrez «le Saint-Joseph» façon maison Tournier.

Lorsqu’il quitte Chamonix en 1948, Joseph Claret-Tournier emmène apparemment dans ses bagages la recette du succès. A Courchevel 1850 (alors promise au tourisme social !), il créé son premier hôtel, simplement baptisé de son patronyme. Niché rue Park City, adresse historique au centre du village, le bâtiment de 200 m2 compte seulement trois chambres.

Descendant d’une famille d’hôteliers, le pionnier savoyard connaît bien la musique et complète son établissement avec le premier bar de la station. «L’Equipe» devient rapidement une étape incontournable. “Les hôtels de l’époque ne disposaient pas de bar ni de spa, ce qui fait que les gens sortaient. En général, on se retrouvait à l’Equipe de 18 heures à 21 heures. C’était le lieu de rendez-vous où l’on venait pour danser et jouer aux cartes ou à des jeux de société. C’était fantastique, il y avait une ambiance extraordinaire, très conviviale. Cela a duré 20 ans…” se souvient Catherine Claret-Tournier, venue dans la station en 1963 pour des vacances. Et qui n’en est jamais repartie !

PRINCESSE DES NEIGES

En un de ces malicieux clins d’œil dont il a le secret, le destin a voulu que les parents de la jeune femme soient propriétaires à Paris de «L’hôtel du Mont-Blanc». Une prédétermination à sa rencontre avec un Chamoniard? Toujours est-t-il que la Parisienne bon teint tombe sous le charme de Joseph Claret-Tournier, de 20 ans son aîné. Catherine annonce alors à sa famille stupéfaite (et pas vraiment enchantée!) qu’elle reste vivre avec lui à Courchevel, se privant au passage d’un certain confort matériel.

“Au début, ce n’était pas évident. Nous n’étions pas riches du tout, mais quand on aime, c’est naturel. J’étais élevée comme une petite reine et tellement ignare de tout. La première saison, j’ai voulu faire à manger aux ouvriers qui faisaient des travaux l’été. Je ne savais pas cuisiner, alors je leur ai fait les plats que je trouvais dans les fiches de recettes du magazine Elle. Autant vous dire qu’ils n’ont pas trop apprécié !!”

Investi et heureux, le couple travaille, engage des travaux, agrandit. «L’Hôtel Tournier» se transforme peu à peu, accompagnant dans sa métamorphose celle de Courchevel. Devenu un 3 étoiles de 35 chambres, il dispose d’un restaurant qui fait office de pension de famille. L’endroit est accueillant et l’ambiance est à l’insouciance. “Tous les mois de janvier, beaucoup de jeunes femmes célibataires qui travaillaient dans la confection à Paris venaient ici. On montait les pistes en chenillettes, on descendait en luge, on a passé des moments mémorables”.

MODE D’ENVIE

Après le décès de Joseph, en 1993, son fils Eric s’implique davantage encore dans les affaires familiales. En 1998, il fait complètement raser le bâtiment. “Tout ce qui est à la mode a pour vocation d’être démodé ! L’idée c’était de faire un lieu intemporel, dont on puisse imaginer qu’il était là depuis longtemps. J’essaye de raconter une histoire par établissement, mais c’est vrai que celui-ci est inspiré du «Domaine des Saint Pères» à Montagnole, qui, après avoir été ma demeure familiale, est aussi devenu un hôtel restaurant. Ma mère m’a beaucoup aidé pour l’aménagement et la décoration. On est parti en se disant qu’on allait faire une maison bourgeoise, ce qui d’emblée était extravagant à Courchevel. Mais on n’avait rien prémédité dans les détails. On a reconstruit sur le moment, en se disant au fur et à mesure ce qu’on pouvait faire. C’était une page blanche… Et comme tous les chantiers qu’on fait avec le cœur, on part à la base en se disant que ça va coûter dix et ça finit par coûter cinquante! Le budget a au final été doublé. Mais il faut aller au bout de ses idées…”.

LA VIE DE CHÂTEAU

Rebaptisé le Saint-Joseph et régulièrement redécoré par petites touches, l’hôtel est aujourd’hui un cinq étoiles qui se déploie sur quatre étages. Il compte désormais 11 chambres de 25 à 38 m2 , 3 suites de 45 à 75 m2 , 2 appartements de 300 m2 chacun, 2 restaurants : un asiatique et un italien, ainsi qu’un spa.

Directeur depuis cinq ans, Flavien Bricaud, en souligne l’esprit de «maison familiale de province», au luxe non ostentatoire et à l’ambiance chaleureuse. “Nous avons beaucoup d’habitués qui ont leurs points de repères et apprécient de retrouver chaque année les mêmes équipes. Une dame m’a même dit un jour qu’elle avait plus l’impression de faire du time share que d’être dans un hôtel ! Ici, nos clients se sentent comme chez eux. Ils peuvent sans problème descendre en chaussons pour venir prendre leur petit-déjeuner!”. Ou boire un cocktail façon Maison Tournier…

+d’infos :
lesaintjoseph
.com

Photos : Gérard Cottet

Béatrice Meynier

Béatrice Meynier

Journaliste SURNOM: du classique Béa au moins conventionnel Chounie. PERSONNAGE DE FICTION: une héroïne qui se baladerait de roman en roman, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre... Sinon l’inventeur de la machine à miniaturisation de voiture pour la mettre dans mon sac à main au lieu de la garer (un vieux fantasme !) OBJET FETICHE: la bague offerte par mes parents pour mes 20 ans. ADAGE: positive attitude. JE GARDE: Raiponce: mes cheveux ! Et 2 ou 3 autres bricoles... JE JETTE: en combien de lignes ? DANS 20 ANS? tout est possible... presse@activmag.fr

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