lyon : une nuit au chateau

13 Oct 2016

la vie de chateau n’est plus ce qu’elle était

Et c’est tant mieux ! Dans le 5ème arrondissement de Lyon, une maison d’hôtes planquée au 1er étage d’un château s’est mise à l’heure bohême. Nulle tenture d’aubusson opulente, nulle dorure glaçante, pas même un lit à baldaquin contemporain pour le clin d’œil. Place à la couleur.

Au départ, on peut croire à une blague. Le quartier est très résidentiel, animé certes, mais sans grands attraits. Nous sommes bien dans le 5ème arrondissement de Lyon, pas tout à fait dans sa section classée Patrimoine mondial de l’humanité, le Vieux Lyon et son ensemble architectural Renaissance. On s’inquiète un brin de l’endroit où l’on va atterrir. Puis, une place se présente, léchée par des immeubles anonymes et… l’on comprend. Le château de Ménival dresse sa silhouette asymétrique ocre jaune, flanquée de trois tours, dont une octogonale, côté Ouest et une seconde, ronde celle-là, à l’Est.
 

C’est là, au premier étage que Myriam règne sur la maison d’hôtes «Une Nuit au Château». Solidement épaulée par son fils Olivier et Véronique Meunier du Château d’Uzer, autre château et autre somptueuse maison d’hôtes, nichée dans un petit village de l’Ardèche, le trio a choisi de prendre le contrepied décoratif que l’on pourrait attendre d’un tel lieu, fort en patrimoine. Autrement dit, ne tablez pas ici sur une ambiance «Merci, madame la châtelaine». Non, le parti pris est furieusement bohême, aussi vivant que certains châteaux semblent s’être noyés dans le formol, préférant le long sommeil plutôt que de changer la moindre pampille à leur décor. Et cette opposition entre enveloppe extérieure d’inspiration Renaissance datant de la fin du 19ème siècle et cocon bien dans l’air du temps est fort bien orchestrée.

Le neuf bien casté, comme ces banquettes grises Maison du Monde choisies pour leurs lignes années 50, met en valeur l’ancien, le chiné, et vice-versa. Partout, le regard se pose sur des trouvailles de brocante, impeccablement mises en scène. Ici, un ancien charbonnier et sa porte coulissant verticalement accueillent désormais les oreillers et couvertures surnuméraires. Là, un buffet en bois à la patine magique, détourné en commode, permet aux voyageurs de sortir des valises le temps de leur séjour lyonnais.

DU BON USAGE DE LA COULEUR

On entre par une petite cour-jardin, nimbée de mystère, joliment scénographiée, à l’image de ce qui suit. Le pas s’enfonce doucement dans le gravier. C’est doux ; changement d’ambiance d’avec le bitume urbain. A peine la porte passée que l’on est cueilli par l’atmosphère chaleureuse. Bref, on comprend immédiatement où l’on est. Statuettes de la vierge, papillons épinglés sous vitres, trophées et autres curiosités ornent les murs du long couloir de l’entrée, où veille un maître d’hôtel à tête de biche.

Les pièces défilent avec leurs couleurs. Il faut dire que Véronique Meunier, outre le fait d’être une serial chineuse, est ceinture noire en enduits, à la chaux notamment, et en patines. Vert pomme pour la salle à manger où les visiteurs se croisent au petit-déjeuner, laquelle donne sur une cuisine bleu Klein. Jaune solaire pour le salon partagé. Gris-bleu soutenu pour le couloir qui distribue les trois chambres, en plus de celle de la maîtresse des lieux, façon pension espagnole de luxe, sans les azulejos et la banque d’accueil !

Les trois chambres d’hôtes vont de la chambre double, coquette mais de poche, aux suites aux proportions voluptueuses, avec boudoir contemporain et balcon filant. Dans la suite «L’atelier de Picasso», reconnaissable à sa verrière, ses murs sombres et plafonds à la française laqués de blanc, de gros tambours ramenés du Maroc font office de tables de nuit. Des peaux de moutons contentent les orteils au saut du lit. Les fauteuils en rotin, ce nouveau classique, associés à une table basse et un lit simple pourvu de gros oreillers forment la partie de jour.

UN PEU PRINCESSE ?

Des trois chambres, la suite Sophie offre le plus d’espace et de décorum, tout en conservant le savant mélange d’aujourd’hui et d’hier. Seuls détails qui peuvent trahir le fait que l’on se trouve dans un château, les moulures qui sourdent sous l’enduit vibrant de ce petit appartement en soi, dotée d’une baignoire spa. Osée, la lampe sur pied potence XXL qui délimite l’espace salon, mais cette pêche à la lumière fonctionne. A noter la bonne idée du fil du luminaire jaune qui rime avec le fauteuil Croisette Home Autour du Monde. Tout l’art du décalage, parfois même donnant dans l’exotisme subtil comme en atteste le coffre bleu assez Mille et Une Nuits en pied de lit, que l’on retrouve par petites touches aux quatre coins du logis. Fiché à l’angle de la chambre, le rose d’un fauteuil fait chanter les tons taupe de la suite Sophie. Pas de doute, chez Une Nuit au Château, on maîtrise la palette de couleurs et la douceur de vivre. Une autre idée du luxe, quoi…

+ d’infos : www.unenuitauchateau.com

A partir de 75€/nuit

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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