Jetez l’encre !
Il n’y a pas si longtemps, les tatouages étaient réservés aux gros durs. Signe de reconnaissance sociale des marins, militaires, prisonniers, caïds, exclusivement réservés aux mâââles… Bien sûr, on parle de l’époque des dinosaures. Aujourd’hui, si tu n’exhibes pas ton œuvre d’art inscrite sur ton corps avant 18 ans, tu as raté ta vie ! Oui mais…
Aujourd’hui, si pour certains il s’agit d’une décision mûrement réfléchie, d’autres se tatouent sur un coup de tête et surtout n’importe où. Je ne voudrais pas jouer les rabat-joie, mais tout de même vous alerter sur les dangers auxquels vous vous exposez. J’ai eu récemment la chance de me rendre en Thaïlande, et là, je peux vous assurer que le tatouage est un business lucratif et inépuisable. Les tatouages se font dans la rue, toute la nuit, et bien souvent sur une population passablement éméchée. Et là, les lendemains peuvent s’avérer difficiles… Des tatouages à des prix défiant toute concurrence à base de… ?? Justement, personne ne le sait vraiment !!
Dans la majorité des cas, il s’agit d’encres chimiques qui ne sont soumises à aucune règlementation, ni en Thaïlande, ni même en France, car il n’y a pas besoin d’autorisation préalable ! Les encres de tatouages viennent souvent de produits qui n’ont pas été conçus pour cet usage : encres de calligraphie, encres à dessin, et même encres d’imprimantes !
En janvier 2013, l’ANSM (l’Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de la santé) a alerté les pouvoirs publics en souhaitant interdire 59 colorants sur les 153 contenus dans certaines encres, mais après une mobilisation acharnée de près de 4000 professionnels, la Direction Générale de la Santé a finalement laissé couler… leurs encres
habituelles !
DU PLOMB DANS L’AILE !
Les tatouages s’étendent de plus en plus sur une large partie du corps, et la mode est à la couleur, voire au fluorescent. Or, ceux-ci sont encore plus dangereux, car les colorants contiennent des métaux toxiques comme le plomb, le mercure ou le chrome.
Alors qu’à l’origine, ces encres étaient fabriquées à base de pigments naturels d’origine minérales, que toutes sortes de végétaux (racines, graines, plantes) venaient à colorer, désormais, selon le Syndicat des Dermatologues Vénéréologues, les encres noires seraient composées d’hydrocarbures aromatiques dérivés du pétrole. Les encres rouges seraient, elles aussi, très toxiques, avec la présence de nickel et de sulfure de mercure, responsables de dermatites assez graves. Le vert, très allergisant, car souvent préparé à base de chrome. A noter que les colorants fluorescents sont interdits en France. Une fois la barrière cutanée passée, ces substances entrent dans le sang et contaminent l’ensemble des cellules de l’organisme. A moins d’être sûr et certain de la qualité de l’encre, il s’agit, ni plus ni moins, d’un empoisonnement aux métaux lourds !
Ces substances sont allergènes voire cancérigènes, et perturbent le système endocrinien. Alors que les scandales se multiplient sur les pesticides, métaux lourds, ou perturbateurs endocriniens dans l’alimentation, on ne se soucie pas de ce que l’on fait pénétrer dans son organisme ! En outre, il existe toujours le risque, même si des précautions d’hygiène sont prises, d’introduire des bactéries, champignons, ou virus, au moment du tatouage.
A moins d’être sûr et certain de la qualité de l’encre, il s’agit, ni plus ni moins, d’un empoisonnement aux métaux lourds !
RENONCER AU TATOUAGE ?
Inutile de bannir les tatouages, s’ils sont réalisés par des tatoueurs professionnels, et que les composants des encres sont connus. Partant du principe de précaution, plus ils sont petits, moins ils risquent d’interférer sur l’organisme. Le tatouage temporaire au gel de Jagua, un arbuste d’Amazonie, pourrait proposer une alternative naturelle. Utilisé par les populations locales depuis des millénaires, le liquide extrait du fruit a la particularité de teindre la peau d’une manière entièrement naturelle. Le fruit, quant à lui, est utilisé à des fins médicinales.
Contrairement à un tatouage classique à l’encre noire, ce processus sain et éthique ne nécessite pas d’insertion chirurgicale permanente de colorants sous la peau car les pigments du gel de Jagua restent en surface. Absolument indolore, le tatouage s’estompe au bout de trois semaines (en fonction du pH de la peau) puis disparaît complètement sans laisser de traces. Répondant aux normes cosmétiques en vigueur de l’Union Européenne, il est tout à fait possible de réaliser soi-même un tatouage au Jagua. Enfin, à condition qu’il soit de bonne qualité, le henné reste également une alternative sûre et naturelle.
© Olly
