laurent boiveau à madagascar

11 Juil 2018

star du trek

Avouons-le, ce titre, c’est surtout pour le jeu de mots… Car de la star, Laurent Boiveau n’a ni les caprices, ni la suffisance, mais le talent certainement. Son domaine de compétences à lui, c’est la marche, à la verticale ou à l’horizontale, de préférence dans des contrées reculées, et c’est souvent du côté de Madagascar que ce Savoyard d’adoption aime aller traîner.

Laurent Boiveau

Il y a, chez Laurent Boiveau, ce mélange de sérénité et d’impatience qui caractérise les grands voyageurs. Ses jambes ne tiennent pas en place, ne songent qu’à se mettre en mouvement pour repartir, mais dans sa tête, c’est très posé. Comme si la somme de rencontres, de situations toujours différentes et de confrontations aux éléments, l’avait lesté… Ça doit ressembler à ça l’expérience. La cinquantaine, naturellement hâlé et athlétique, ce Nantais s’est d’abord confronté à l’océan, c’est un marin, un «voileux» comme il dit, «mais [son] truc, c’est la montagne». Il s’est également essayé à l’enseignement, comme prof d’EPS, pendant une année après laquelle il a démissionné : “c’était trop régi, et moi j’aime faire ce que je veux, où je veux, quand je veux”. On n’est pas surpris. Il a donc passé tout un tas de brevets d’états, « mais ça on s’en fout » et s’est fait accompagnateur en montagne, partageant sa vie entre les saisons à Courchevel et les périples à l’autre bout du monde.

CHERCHEUR D’HORS

Adepte des grandes traversées, il a passé des semaines entières dans le Sahara ou l’Himalaya pour le compte d’une agence spécialisée dans le voyage à pied. Mais, il y a 6 ans, quand celle-ci s’est délestée des guides européens au profit de guides locaux, il a monté sa propre structure. “J’encadre des gens dans le voyage parce que c’est une passion, mais je me garde toujours un mois ou deux pour moi, pour repérer, pour faire de la photo et pour écrire.”

 

Ethiopie, Pakistan, Ladakh, Désert de Gobi… il défriche, cherche de nouveaux itinéraires, hors des pistes connues. “J’essaie d’éviter le tourisme de masse, ce n’est pas par élitisme, mais parce que le passage de trekkeurs en quantité dans des lieux reculés risque de dégrader la relation que tu as établie avec les gens sur place. Et puis je n’aime pas beaucoup me répéter, il y a tellement de choses à voir!” Chaque année pourtant, il retourne à Madagascar. En mai 2017, il marche notamment dans le Makay, une des régions les plus isolées du pays, partiellement explorée par les scientifiques, où il avait été le premier, 5 ans auparavant, à effectuer un trek d’envergure. “C’est un massif labyrinthique très minéral, très visuel et c’est là que se cachent les voleurs de zébus, les Dahalos. Il y a un potentiel incroyable, des points de vue magnifiques, des zones sèches, des zones humides, des palmiers, des plages de rivière, des canyons d’eau et de sable blanc… C’est un de ces lieux où « découvrir » n’est pas un vain mot : le nord évolue à chaque voyage.”

L’HUMAIN DANS LE SAC

Pour voir du monde, il bascule ensuite vers les hauts plateaux et le corridor forestier (ndlr : les reliques de forêts qui longent toute la partie Est de Madagascar), passe d’un village à l’autre, tous différents selon les ethnies – Madagascar en compte 18 différentes.

“J’adore prendre le temps, discuter avec les gens… je ne traverse pas la moitié de la planète pour rester en dehors de la vie! Je suis tombé dans des endroits, comme dans la vallée du Sakaléona, où ils n’avaient jamais vu un homme blanc. Parfois, bien sûr, ils n’ont pas de téléphone, même pas forcément de miroir non plus, ils ne sont habitués qu’à leur reflet dans l’eau, du coup, quand ils voient une photo de groupe – j’en prends toujours, et des portraits, beaucoup aussi – , ils montrent leurs amis, mais pas eux, car ils ne se connaissent pas!”

MADA ‘BOUT YOU

A force d’arpenter l’île aux Lémuriens, Laurent en a intégré le modus operandi. “Même dans les coins perdus, il faut aller se présenter au «Président» ou au chef, surtout la première fois, et ils te font une sorte de laisser-passer à présenter au village d’après. On se réunit, on parle beaucoup, et on boit du rhum local, le Tokagasy, qui sert aussi à faire des offrandes quand on doit traverser une rivière par exemple.” Mais le mot qu’il ne faut surtout pas oublier c’est fady, ce qui est tabou, interdit.

“Tu le vois, tu fais un truc et tout le monde est un peu sur la retenue… par exemple, on ne s’assied pas sur un sac de riz, c’est fady, car c’est de la nourriture de base. Parfois, c’est plus surprenant, comme ne pas manger les anguilles noires, parce que d’après la légende, un pêcheur se serait endormi et une énorme anguille aurait mordu à son hameçon, l’entraînant par le fond. Tu apprends ça avec les pisteurs ou en faisant un impair, mais pour que tout se passe bien, le mieux c’est de se renseigner auprès du tangalamena, le doyen.”

J’adore prendre le temps, discuter avec les gens… je ne traverse pas la moitié de la planète pour rester en dehors de la vie!

Ces codes qui régissent les relations, et les différents moments de la vie malgache, les voyageurs ont tout intérêt à les respecter. “Si on en croit le Quai d’Orsay, Mada a une réputation déplorable, où les touristes sont victimes d’agressions, mais souvent, ce sont eux qui font des conneries! Amener les gens là-bas contribue, j’espère, à améliorer leur compréhension et donc l’image du pays.”

+ d’infos : www.tekenessi.fr

Photos : Laurent Boiveau

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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