Yvan Bourgnon, daddy cool, poule ou full ?

12 Juin 2019

POUR APPRENDRE À BIEN MENER SA BARQUE, TENIR UN CAP, TRAVERSER LES TEMPÊTES ET SAVOIR LEVER LES VOILES AU BON MOMENT, MIEUX VAUT AVOIR UN PÈRE AU PIED MARIN. NAVIGATEUR FRANCO-SUISSE, YVAN BOURGNON, LUI, ENCOURAGE SURTOUT SES ENFANTS À LARGUER LES AMARRES

père & mer

On pourrait le croire fils de Poséidon, il en porte d’ailleurs la barbe, blanchie par le temps et le sel des embruns.
Les parents d’Yvan Bourgnon étaient pourtant boulangers, à la Chaux-de-Fond. Mais même dans les vallées du Jura suisse, l’appel du large trouve un écho : dans les années 70, les Bourgnon se réinventent marins, embarquant leurs enfants sur les mers du globe. Bercé par les roulis dès le ventre maternel, à 8 ans, Yvan a fait le tour de la planète. C’est de l’eau de mer qui lui coule dans les veines, il suit donc le courant et devient navigateur.
Mais avec une hérédité si téméraire, il ne donne forcément pas dans le moussaillon à la (coque de) noix. Son truc à lui, ce sont les traversées impossibles, les caps retors et les records. Rien ne l’arrête. Contre vents et marées, littéralement, malgré les pirates et les naufrages, il défie les éléments. A son palmarès, un tour du monde à l’ancienne, sans GPS, ni données météo, sur un catamaran non habitable (sans abri, ni lit, ni cuisine…), et des temps inégalés entre Douvres et Calais, ou Marseille et Carthage. Avec, pour cette épopée méditerranéenne en 2018, son fils Mathis. Car l’homme est père de trois garçons, deux aînés d’une vingtaine d’années, et un petit dernier, pas encore scolarisé. Alors, c’est comment un papa aventurier ?

Activmag : votre vie est une somme d’aventures… Etiez-vous préparé à celle de la paternité ?
Yvan Bourgnon :
J’étais très jeune, 26 et 28 ans, pour les deux premiers, et j’étais plutôt dans mes histoires de bateau, pas forcément très pressé, c’est vrai, mais j’étais très amoureux, très heureux, et ma femme très convaincue… Comme j’ai toujours adoré les enfants, pourquoi pas ? De toute façon, même si j’avais attendu 15 ans, ç’aurait été pareil, donc je n’ai pas de regret. J’étais jeune, donc j’ai partagé beaucoup de choses avec eux. D’ailleurs, c’est peut-être une chance d’avoir eu deux garçons très dynamiques, très partants, ils avaient envie de voyager, de bouger.

Avez-vous été un père différent avec le dernier ?
Forcément, ils ont quasiment 20 ans d’écart ! Quand on a 26 ans, le bébé est plus proche de la maman, c’est très fusionnel, j’ai plus profité des grands à partir de 2 ans. J’étais moins absent à l’époque que maintenant, j’avais une vie maritime riche, mais terrestre plus tranquille, je passais la moitié de l’année sans bouger. Aujourd’hui, comme je bouge plus de 90 % du temps, j’ai peut-être moins d’opportunités de voir le petit, mais j’ai adoré m’en occuper dès la naissance, chaque petite étape était géniale, il y a plus de complicité, d’échanges. Je sens qu’il a besoin de son père.

Vous aviez de grands principes d’éducation ?
Pas vraiment, non. Pour les deux premiers, c’était très rock’n roll, en mode hippie, on bougeait tout le temps, ils nous suivaient dans la voiture, partout. Un jour, j’en ai même surpris un qui dormait à côté d’une enceinte, en boîte de nuit. Là, on était peut-être allé un peu trop loin… Mais ils étaient avec nous, on s’en occupait bien. Ma 2e femme est très différente, c’est une autre façon de faire : tout est calme, structuré, ce qui convient très bien à Tao, il est posé, heureux, il rigole tout le temps.

Comme vous, vos parents étaient plutôt aventuriers, votre père est-il votre modèle ?
Oui et non. Ce qu’il nous a fait découvrir, jamais je n’aurai l’occasion d’en faire autant à mes enfants : les voyages, l’utilisation de ses mains, la construction d’une maison, d’un bateau, le jardin… j’ai tout appris avec mes parents ! C’était très inspirant. Mais je suis différent dans le sens où c’était très rude à l’époque, ce qui m’a donné des qualités, c’est sûr, mais je suis beaucoup plus souple et dispo qu’ils ne l’étaient.

Du coup, vous êtes plutôt un papa copain qu’un papa autoritaire ?
Surtout copain avec les deux premiers, en leur donnant de bonnes valeurs, le sport, la nature, l’écologie, les notions de travail, de courage, de sens de l’effort… Avec le dernier, finalement, j’ai beaucoup plus d’autorité, mais c’est plus facile d’en avoir à 47 ans qu’à 26.

Vous dites que vous n’avez peur de rien, du coup, est-ce que contrairement à beaucoup de parents qui retiennent leurs enfants de peur qu’ils ne se fassent du mal, vous poussez les vôtres ?
C’est mon combat de tous les jours avec eux ! Ça me fait trop mal quand je vois les gens qui ont peur d’avancer, peur de tout, du coup, j’ai tendance à forcer dans l’autre sens : “n’ayez pas peur de faire deux pas en arrière, de vous faire mal, de transgresser certaines règles…” Je ne veux pas qu’ils deviennent des moutons de Panurge ! Avec la maman des deux grands, on est quand même deux marginaux, ce serait donc étonnant qu’ils le deviennent, mais parfois ils ont des réactions inverses…

Quels sont leurs choix de vie que vous auriez du mal à accepter ?
Je ne supporterais pas qu’ils stagnent dans une mauvaise situation, personnelle ou professionnelle. La vie fait qu’on a plus ou moins de chance, on passe tous par des hauts et des bas, forcément ils le vivront, mais ce serait dur de les voir s’enliser.

Et leurs préférences sexuelles, leurs convictions ?
Nos parents nous ont tellement appris l’ouverture d’esprit et à ne pas juger, que je ne crois pas que ça me choquerait, même si ça peut être troublant ou perturbant sur le moment.

D’après vous, est-ce qu’il vaut mieux protéger, exposer ou armer les enfants ? Quand ils sont petits, dans les premières années, ils n’auront jamais trop d’amour, c’est la base, pour un enfant : plus il est heureux, plus il est armé pour être équilibré… Je pense que mes fils ont tous grandi dans un contexte familial très favorable, plein d’amour et de bienveillance. Après, il faut contrebalancer, pour ne pas en faire des enfants gâtés, mais c’est plus facile à faire que de rattraper des frustrations ou des rancœurs persistantes.

Les derniers moments complices avec vos fils ?
Avec Tao, c’était ce matin, des éclats de rire à deux, je l’aide à construire des trucs et il est très lecture, il va chercher des livres, veut que tu les lui racontes, j’espère que ne sera pas trop intello ! Avec Mathis, l’aîné, la navigation nous a beaucoup rapprochés. Le fait de penser compétition, ce sont des moments de symbiose parfaite, mais difficiles aussi, ça lie forcément. Par contre, il a un peu trop envie de faire de la voile et pense moins aux études.

Votre femme vous annonce qu’elle est enceinte, vous re-signez ?
L’envie de paternité est toujours présente, mais je vois mon âge… Quand ils auraient 20 ans, j’en aurais 67. C’est donc plus ça le frein, sinon, j’aurais bien eu une grande famille, avec 7 enfants !

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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