grain de couleur & fantaisie

21 Fév 2017

Forte impression

« Grain de couleur », grain de folie. Les faux-semblants et les clins d’œil de la marque révèlent, en creux, l’histoire du déclin et du rebond du secteur textile lyonnais.

Grain de Couleur est né d’un moment compliqué. Rejeton numérique d’un savoir-faire traditionnel, il affiche pourtant la santé d’une entreprise dont les créations interpellent et séduisent. Un temps fragilisée, la société fut l’une des premières à utiliser la technique d’impression numérique. Et demeure la seule en France à imprimer ses motifs rigolos sur des matières naturelles. Et si « Grain de couleur » continue de se faire un sang d’encre, c’est qu’il a d’excellentes raisons.

LA GRAVURE PASSE DE MODE

Années 80, golden years. Le secteur textile explose et le bassin rhônalpin en est l’un des acteurs les plus dynamiques. « Michel Photogravure », dédié à l’impression textile traditionnelle, nait dans ce contexte. Imprimer l’étoffe est un exercice difficile. Et Michel Panza, reconnu comme l’un des meilleurs graveurs au monde, en maitrise le savoir-faire. L’entreprise connaît une rapide expansion. A son apogée, elle emploie 140 personnes. Mais la décennie suivante met à mal le secteur. Internationalisation, délocalisations massives et nouvelles technologies fragilisent l’activité et l’industrie textile française perd 2/3 de ses effectifs. Michel Panza sait qu’il faut innover s’il veut contrer ce déclin. Visionnaire, il investit dans du matériel d’impression numérique, une technologie encore balbutiante. L’objectif n’est pas de remplacer l’impression traditionnelle, mais d’apporter une valeur ajoutée. Il sera le premier à créer de véritables prototypes d’impression numérique.

UN SACRÉ NUMÉRIQUE !

Bonne pioche. Peu à peu, l’impression numérique devient une entité à part entière de l’entreprise. « Grain de couleur » naît en 1999, l’unité produit des supports de communication. Michel Panza prend sa retraite et sa fille, Marie-Pierre Dumaine, s’installe à la barre. Marie-Pierre et son équipe réfléchissent à un nouveau modèle économique pour GDC. Marc Lefebvre, Directeur Marketing, précise “Nous nous étions positionnés sur le secteur de la communication visuelle. Mais les budgets com’ sont variables, il était difficile de fidéliser notre clientèle. Nous nous sommes orientés vers la décoration textile”. Le passage à l’acte est difficile. Les collections présentées en 2006 ne rencontrent aucun écho, pas plus que celles du printemps 2007. Et le projet ne fédère pas tout le monde. “Tout à coup, nous fabriquions nos propres produits”, explique Marie-Pierre Dumaine. “Certains membres du personnel pensaient que nous allions gaspiller l’argent pour créer des stands sur les salons, les clients de « Michel graveur » criaient au sacrilège parce qu’un graveur osait imprimer un bout de tissu !”. En 2007, c’est la surprise, la collection automne/hiver de GDC cartonne. Et Marie-Pierre crée alors 2 autres marques « un rendez- vous français » et « daycollection ». Elle réunit l’ensemble en une seule société, Valtex Group.

FAÇON ET CONTREFAÇONS

L’humour décalé de GDC fait mouche. La série de linge de table «couvert» connaît une réussite particulière, au point d’être copiée, recopiée, surcopiée. Ce qui n’effraie pas Marie-Pierre : “Les grands distributeurs copient nos motifs et les font refaire en Chine ou ailleurs. Cela agit comme un booster et nous force à innover. Notre spécificité ne tient pas qu’à nos motifs, elle tient aussi à notre capacité à imprimer en numérique sur des tissus naturels, alors que les autres n’utilisent que du polyester. Nous sommes l’une des seules entreprises en Europe à être équipée pour travailler le coton, le lin ou la soie. Et la seule en France !”. 95 % des produits sont d’ailleurs tissés dans l’hexagone. Et les ateliers de confection sont tous situés dans un rayon de 40 kilomètres autour de Valsonne, ainsi qu’à Saint-Étienne.

Aujourd’hui labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant, Valtex réalise un chiffre d’affaire de 4,3 M d’Euros et emploie 34 salariés. C’est peu, en regard des années 80. Mais on peut parier sur l’avenir, le grain de couleur fait bonne impression.

+ d’infos : www.graindecouleur.com

Pascale Godin

Pascale Godin

Journaliste
SURNOM: Ficelle ou Momotte. PERSONNAGE DE FICTION: les frères Bogdanov. OBJET FETICHE: mon premier stylo plume. ADAGE: le temps passe et les œufs durs. JE GARDE: mes cicatrices. J'ECHANGE: échange fesses concaves contre fesses convexes. DANS 20 ANS? Déambuler à Honolulu. Ou Honolulu en déambulateur.

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