peut moins faire

16 Juil 2019

le dilemme de wendy

WENDY NE VA PAS BIEN NON PLUS. PENDANT QUE SON PETER PAN RÊVASSE À SES EXPLOITS FUTURS, REPLIÉ DANS UN MONDE IMAGINAIRE ET IMMATURE, WENDY PREND LES DÉCISIONS, S’OCCUPE DE TOUT ET DE TOUS. QUITTE À S’OUBLIER ELLE-MÊME.

Concept de la vague « psycho-pop » américaine des années 80, le syndrome de Wendy, inventé par le psychanalyste Dan Kiley, fait référence à la petite héroïne du conte de Barrie qui passe son temps à nettoyer la maison et à s’occuper de ses frères et des « enfants perdus ». Si ce syndrome, qui concerne les femmes, ne figure pas en tant que psychopathologie au DSM V*, il est recommandé de consulter un professionnel afin de trouver des moyens de ne pas rester bloquée dans son fonctionnement.

LE TERRIFIANT REJET

L’aînée de la fratrie, Wendy donne tout aux autres. Agissant inconsciemment comme une mère, elle a le besoin irrépressible de satisfaire les autres, jusqu’à l’abnégation d’elle-même, même si elle affirme y trouver son équilibre. Dans la vraie vie, comme dans le conte, Wendy est quasi sacrificielle. Elle gère toutes les tâches ménagères, pourvoie aux besoins et désirs des enfants, ainsi que de ceux de son compagnon, qu’elle choisira un peu paumé, suffisamment enfant et fantasque, pour qu’elle puisse y trouver sa place. Wendy risque alors fortement de rencontrer un Peter Pan, qui n’assume aucune responsabilité et se laisse dorloter. Aucun souci, Wendy se dit capable d’assumer. Parce que le carburant de sa souffrance est principalement la peur. Celle d’être rejetée ou abandonnée est si forte chez Wendy qu’elle est prête à endosser des responsabilités qui ne sont pas les siennes et à se conformer aux désirs des autres. Les causes de ce syndrome ne se limitent pas à la peur du rejet. Elles peuvent s’inscrire aussi dans un mode éducatif et culturel, renforçant le rôle de la femme dans ses responsabilités familiales. Wendy peut également souffrir d’une faible estime d’elle-même, couplée à un grand besoin de sécurité, la rendant dépendante de l’amour des autres, jusqu’à en être esclave.

TOI + MOI

Rendre conscient son fonctionnement en le considérant comme un problème est, bien entendu, un point de départ crucial. Pour la suite, il est recommandé de demander de l’aide à un psy, ce mécanisme complexe révélant aussi souvent un jeu pervers de soumission-victimisation- culpabilisation dont il est difficile de se sortir seule. La première piste à explorer est l’apprentissage du « non » et la définition de ses limites. En déléguant ses tâches, va se confronter à sa peur du rejet, se rendant compte qu’elle est irrationnelle et sans fondement. Mais la question la plus profonde qui se pose à Wendy est : « qui suis-je ? ». Vivant depuis longtemps par procuration, elle a caché, ignoré, abandonné en elle la véritable Wendy et ne sait plus par quel chemin la retrouver. Penser à soi n’est ni égoïste, ni égocentrique, il n’y a pas de dilemme entre le choix de soi ou le choix des autres. Wendy sera toujours Wendy, mais avec une compétence supplémentaire : pouvoir fixer des limites appropriées au respect de soi.

 

Biblio : * DSM V : 5ème version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
« Le syndrome de Peter Pan » de Dan Kiley-Ed. Poche

illustration Sophie Caquineau

Nolwenn Huyart

Nolwenn Huyart

Chroniqueuse psychologue
SURNOM : Je n’en ai pas… Nolwenn, c’est déjà pas mal… PERSONNAGE DE FICTION : Le Bouddha, mais pas vraiment de fiction OBJET FETICHE : Gwen Ha Du (drapeau breton) et mâlâ (chapelet bouddhiste) ADAGE : «Notre peur la plus profonde n'est pas d'être inadéquats, mais d'être puissants au-delà de toute limite. C'est notre lumière, pas notre part d'ombre, qui nous effraie le plus. Nous nous demandons, qui suis-je pour oser être brillant, magnifique, talentueux, fabuleux? Mais en fait, qui suis-je pour ne pas l'être? » Marianne Williamson JE GARDE : le sourire (intérieur) JE JETTE : l’exigence DANS 20 ANS ? contemplant la Côte de granit rose, inspirant et expirant, moment après moment

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