il était une fois un château

2 Avr 2017

fastes & curious

L’ouest lyonnais regorge de merveilles bien cachées. C’est le cas de ce château édifié au 16ème siècle qui charme par ses ambiances contrastées, ses deux tours et son éternel printemps. En bonne fée du renouveau d’un logis historique : Claude Cartier et son équipe de magiciens. Récit d’une métamorphose. Il était une fois…

Certes le logis est spacieux. Trois niveaux disposant chacun de 150 m2, pour ne pas se marcher sur les pieds. Mais les lieux n’ont rien d’intimidant, même avec leurs deux fières tours qui couvent du regard un splendide parc arboré. Exposé au sud, l’antique propriété profite de la course du soleil tout au long de la journée. Une famille de quatre personnes habite cette petite féérie, posée dans un coin vallonné du Rhône. A son arrivée, voilà une dizaine d’années, le couple de propriétaires avait déjà apporté sa pierre à l’édifice, côté déco. Mais a souhaité renouveler l’opération, de manière plus marquée, avec un cahier des charges on ne peut plus clair : garder le charme historique, le côté château généreux en dorures, en lustres épanouis et en moulures, tout en lui faisant prendre un virage contemporain. L’équation ? Plus d’épure, une meilleure respiration, mais pas moins de mystère. Un exercice d’équilibre qui réclamait du doigté. Pour relever le défi, les châtelains ont fait appel à la décoratrice Claude Cartier, dont ils fréquentaient régulièrement le showroom lyonnais, rue Auguste Comte.

Il s’agissait également de redistribuer des espaces et de personnifier davantage les chambres réservées aux jeunes filles de la maisonnée. Pour ce faire, les architectes d’intérieur se sont inspirés d’un dosage à la Starck, ceinture noire dans l’art de mélanger les époques, de combiner baroque et classicisme sans que l’œil ne s’en offusque. Tout l’enjeu des huit mois de travaux étant donc de respecter le lien avec la beauté originelle du site et de trouver les façons de mettre en valeur le passé pour le traduire en version contemporaine. Au final, plus des deux-tiers du mobilier ont été changés. Beaucoup de soies tendues aux murs ont laissé place à des blancs éclatants, qui nourrissent le sentiment d’évasion.

LE PATRIMONIAL N’EXCLUT PAS LA FANTAISIE

L’entrée donne tout de suite le ton : du patrimonial grâce à la mosaïque d’époque qui chatouille les pas et la curiosité de l’arrivant, du contemporain grâce aux deux colonnes graphiques. Et du ludique, puisque ces dernières, en pivotant, laissent apparaître un vestiaire destiné à accueillir les manteaux. Hop, un demi-petit tour sur soi plus tard, les ouvertures sont à nouveau dissimulées au regard. Outre les vestiaires, la console en marbre signée Mangiarotti, ancienne et de plus en plus rare car elle n’est pratiquement plus rééditée, relève elle aussi l’esprit géométrique du corridor d’accueil, placé sous la garde bienveillante de deux vases Fornasetti. Pour laisser s’exprimer toute cette géométrie, les architectes d’intérieur ont laqué de blanc les murs, auparavant bleus.

LUMIÈRES ALTIÈRES

Les occupants ne font pas mystère de leur penchant pour les suspensions de caractère, reines du décor : il faut qu’il se passe quelque chose. Ils ont logiquement adoubés des spécimens avec beaucoup de pedigree, tantôt exubérants, tantôt grandioses avec leurs cascades aussi scintillantes que séculaires de pampilles. Y compris dans les immenses salles de bain. On retrouve ainsi, dans le coin salle à manger de la cuisine, les courbes tranquilles en éventail de « Vertigo » (Petite friture) ou encore un lustre en cristal de Bohème qui se mire dans la glace du salon, au-dessus du manteau de la cheminée de marbre. Le verre de la table basse effet miroir et de la structure des fauteuils blancs « Glass Italie » fait le lien et mène tout droit au lustre « Cicatrices de luxe » de Philippe Starck, une série de carafes de verre empilées. Insolente relecture d’un passé faste. A l’image de ces éléments décoratifs, la mise en scène chaloupe entre expressions ancestrales et modernité, plaide pour le métissage, afin de surprendre les genres. Dans le salon, une toile d’Etienne Caille, jeune artiste gone, illustre bien le mariage des styles à l’œuvre.

DES PRINCESSES QUI ONT DU CARACTÈRE

Entre la chambre de l’adolescente et celle de la cadette, les univers sont clairement campés. La plus jeune, danseuse infatigable enamourée de tutus, dispose d’un écrin riche en déclinaisons textiles et en jeux de matières. Un vrai cocon tout doux ! Réalisée sur mesure sur une idée originale des décorateurs, la tête de lit résulte de l’assemblage d’oreillers cousus entre eux. Le fauteuil Bouquet dessiné par Yoshioka Tokujin pour Moroso est entièrement fait à la main. Entrent dans sa composition pas moins de 14 mètres d’alcantara japonais ! Le papier peint qui habille les portes de la garde-robe prolonge le thème fleuri, tout comme les tentures soyeuses des murs. Au-dessus du lit flotte le Zeppelin de Marcel Wanders pour Flos. Son allure de chrysalide tout en transparence évoque la naissance des papillons.

Le repaire de son aînée, niché au dernier étage, quasi en solo, tranche par son ambiance rock n’roll chic. Merci Diesel et Moroso ! Linge de lit Maison de vacances, comme dans toute la maison. La salle de jeux est à deux pas. Normal : un château aussi joueur dans l’âme se devait d’en abriter une.

+ d’infos : www.claude-cartier.com

Photos : Studio Erick Saillet

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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