caroline chaverot met la gomme

5 Nov 2017

caroline fait ses courses en montagne

Mais qui sont ces « cinglées » capables de courir jour et
 nuit dans la montagne, quels que soient les dénivelés et la météo ? En 2016, lors de l’ultra trail du mont-blanc (le graal), l’ultime finisheuse boucle les 168 kms en 46h42, soit 21h30 après la gagnante : Caroline Chaverot.

Elles sont de plus en plus nombreuses à parcourir nos sentiers, sac-pipette et casquette logotée trempée de sueur. Mais après quoi ou qui courent-elles? Kilian Jornet, l’Ultra-terrestre qui a gravi l’Everest en 26 heures cet été? Ou bien Caroline Chaverot la championne du monde de trail 2016? Cette Allonziéraine franco-suisse de 40 ans est la meilleure coureuse longue distance du moment, malgré son abandon cette année à l’UTMB après 100 km. Dommage, car elle était favorite après une année 2016 aux multiples victoires. Elle venait même de remporter la Hard Rock dans le Colorado, 160 km épiques avec le froid, les chutes, les torrents et les marécages à traverser :“Je me suis même perdue pendant la nuit, avant de repérer des frontales au loin”. Voix douce et cordiale, regard énergique et volontaire, elle raconte son parcours incroyable avec la même bonhomie que vous relateriez votre tour du lac en vélo de dimanche dernier.

NAISSANCE D’UNE PASSION

“Ma 3ème grossesse, ne s’est pas très bien passée et j’ai dû rester alitée. C’était insupportable, je rêvais que je voulais courir, mais qu’on me retenait.” Après la naissance, constat : “Pour mes 2 premiers enfants, je partais souvent pour de longues marches en montagne, en portant l’un derrière et l’autre devant. Avec le troisième, ça s’est compliqué!”. Le rythme de vie s’accélère. Alors elle se met à courir, y prend goût et s’inscrit au Trail du Salève : “Mon fils avait 6 mois et je l’allaitais. Il me fallait une distance à faire en 3 ou 4 heures, entre 2 tétées.” Elle parcourt les 38 km fissa et se jette sur son bébé affamé : “Mais j’ai vraiment aimé, alors je me suis engagée sur d’autres courses, mais cette fois pour jouer les premières places”.

FLASH-BACK

Il faut dire que la dame a pratiqué le kayak à haut niveau en équipe nationale suisse. Elle rate d’une pagaie la qualification pour les JO d’Atlanta et arrête à 21 ans. Toujours par goût de la performance, elle se met à l’alpinisme. Elle rencontrera d’ailleurs son mari sur une falaise. Ces 2 grimpeurs et skieurs passionnés parcourent la France pendant 10 ans, dans leur petit camion aménagé, pour gravir les parois les plus engagées.

QUAND L’ENVIE DE GAGNER REVIENT AU GALOP

Le déclic se fait en 2012 sur le Trail des Aiguilles Rouges, 50 km et 4000 m D+ (dénivelé positifs) : “Extraordinaire ! J’ai décidé de m’entraîner dur. J’ai acheté des livres, consulté internet, et je me suis inscrite à 15 courses en 2013!”. Elle gagne le 80 kms du Mont-Blanc, la CCC, puis les Templiers, des courses de 100 km… Désormais, elle doit s’entraîner entre 10 et 20h/semaine. Professeure d’histoire-géo à plein temps, elle souhaite ne pas trop empiéter sur la vie familiale. Les séances se feront donc tôt le matin ou tard le soir et un peu le week-end. Elle varie les efforts : “S’entraîner, c’est surprendre son corps”. Heureusement, Monsieur assume : trajets d’école, courses, cuisine, rénovation de la maison. Quand on vous dit que ça existe!

“Moi, quand je suis avec les enfants, c’est du temps et de l’amour à 100%. On fait beaucoup de loisirs ensemble : ski, marche, vélo, natation, via ferrata”. L’ascension fulgurante continue. En 2014, Maxi-race, puis championne de France. Elle poursuit sur sa lancée, en 2015 et 2016, elle se couvre d’or dans toutes les grandes épreuves, avec notamment le titre de championne du Monde au Portugal.

Je peux m’exploser les muscles, parfois je termine tellement fatiguée que je n’arrive même plus à me réjouir. C’est plus tard quand je repense à l’arrivée que je pleure de joie!

NOUVELLE NOTORIÉTÉ

“Mes enfants ont senti un changement, les maîtresses me suivaient, les mamans venaient me supporter…” Et vos élèves? “Je n’aime pas trop me vanter, mais avec les réseaux sociaux, l’info circule et quand ils ont appris mon titre de championne du Monde, ils m’ont applaudie”. Et comme maintenant elle talonne les meilleurs hommes, forcément certains parlent de dopage, ou ragent d’être doublés : “Moi j’aime courir à mon rythme, ne pas être collée à 2m”. D’avoir voulu la suivre, un coureur fera un malaise à l’arrivée du 80 km du Mont-Blanc.

Elle milite pour l’image des femmes dans le sport : “J’ai la chance que Salomon nous mette en avant, mais objectivement, si j’étais jeune et jolie, je serais davantage médiatisée.” Ses atouts: “L’expérience, la gestion de l’effort, mais surtout l’endurance et le mental, quand je suis au départ, je veux gagner!” Jusqu’à aller au-delà de la douleur : “Je peux m’exploser les muscles, parfois je termine tellement fatiguée que je n’arrive même plus à me réjouir. C’est plus tard quand je repense à l’arrivée que je pleure de joie!”

UNE VIE ORDINAIREMENT ACTIVE ?

“Je suis heureuse de passer prof à 60% pour pouvoir m’occuper davantage de mes enfants, mieux m’entraîner. Et puis j’adore cuisiner car je suis très gourmande! Je n’achète jamais de plat tout fait.” Passionnée de diététique : “Ni gluten, ni produits laitiers, peu de viande, protéines végétales, tofu, fruits secs”, elle se limite sur la quantité, sinon elle grossit. (C’est bien la peine d’avaler autant de km!)

Ses autres passions? Grande lectrice : “Mon dernier coup de cœur : les Harry Potter, même s’ils m’ont fait peur. Je dévore les récits de montagne et de voyage, les biographies. Je suis très sensible à la condition féminine, je lis la presse, le Monde Diplomatique, j’écoute les podcasts”. Elle aurait aimé être guide de haute montagne pour partager et transmettre, du coup elle est heureuse de le faire avec ses élèves.

Son avenir? “Courir encore longtemps! Ce qui maintient en forme ce sont les projets. Alors je ne me fixe pas de limites. Je fonce… Tant que je reste devant!”

©Atmb, ©Salomon, ©Philipp Reiter

Frédéric Charpentier

Frédéric Charpentier

Chroniqueur
SURNOM: Fred. PERSONNAGE DE FICTION: le professeur Keating du «Cercle des poètes disparus». OBJET FETICHE: ma paire de running. ADAGE: Carpe Diem. JE GARDE: les yeux, les mains, la bouche. JE JETTE: quasi tout le reste. DANS 20 ANS? un esprit dans le vent.

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