isabella boutin, en virtu’oz

24 Sep 2017

la magicienne d’oz

Isabella Boutin. Un prénom exotico-romantique, un nom qui évoque le graal de l’escarpin, quand l’association des deux laisse deviner un mélange de cultures et d’influences européennes. Mais la fraîcheur tout en blondeur de cette jeune créatrice de robes de mariées installée à Lyon, vient de loin, de beaucoup plus loin…

Isabella Boutin

Le regard est vert clair, le sourire ensoleillé et la diction parfaite, mais les vibrations arrondies de ses R laissent pointer un léger accent, chargé de sable, de plages sans fin, d’océan et de planches de surf. Un accent qui fleure bon les Antipodes, l’Australie : Oz. Car Isabella Boutin a grandi du côté de Manly, au nord de Sydney, entre un père français et une mère napolitaine.

Mais c’est dans les jupons de sa grand-mère maternelle qu’elle se pique de confection : “A son époque, toutes les femmes étaient couturières, car après la guerre, une grosse industrie de prêt-à-porter s’est développée à Naples. Puis, le gouvernement australien a incité l’immigration, elle a donc quitté l’Europe et fabriqué du prêt-à-porter pour David Jones, l’équivalent des Galeries Lafayette là-bas. Elle faisait des robes de mariées chez elle, et comme dans les familles italiennes ce sont les grands-mères qui élèvent les enfants, j’ai toujours joué avec des boutons.

ENTRE OURLETS ET SORBETS

C’est donc presque par tradition familiale qu’Isabella suit des études de mode puis, à 22 ans, elle quitte le pays-continent pour retrouver les ruelles lyonnaises. “Mon père était Meilleur Ouvrier de France glacier, j’ai donc grandi entre les sculptures en sucre tiré et les sorbets, et comme il entraînait l’équipe australienne pour le Bocuse d’Or, on venait à Lyon tous les deux ans pour le concours.

Elevée comme une Européenne, au sandwich charcuterie-fromage plutôt que beurre de cacahuètes, habituée à goûter le vin et à prendre ses repas à table – ce n’est pas un détail – elle s’adapte vite à la vie française. Elle s’installe dans l’appartement de famille, qui, comme beaucoup de logements du quartier de la Croix-Rousse – elle ne le sait pas en emménageant -, abritait il y a quelques décennies un atelier de couture. Alignement des étoiles.

Elle s’essaie d’abord à la vente, puis comme personal shopper et lance, en parallèle, une collection de foulards inspirée de croquis de jeunesse. “Mais même du temps de mon bac arts appliqués et couture, je dessinais toujours des robes, une de mes profs m’avait d’ailleurs dit que je finirais par dessiner des robes du soir.” C’est effectivement ce qu’elle fait, et de fil en aiguille, par accident dit-elle, elle conçoit pour une amie sa première robe de mariée.

REVENIR À SOI(E)

“J’ai toujours été passionnée par ce qui est haute-couture, le travail manuel et très fin, et je me suis «sentie» là-dedans, comme si je retrouvais une envie que j’avais eue très jeune mais que j’aurais un peu perdue… J’ai eu l’impression d’être revenue à moi-même et je suis tombée amoureuse du processus : le contact, le lien fort avec les futures mariées, le fait de pouvoir s’éclater dans la création, faire de belles robes avec de belles matières. Et aujourd’hui, on casse les codes, avec la nouvelle vague bohème, ces modèles qui sont presque des robes de gala en blanc… Il y a donc beaucoup de choses à faire, c’est un beau challenge.”

J’aime l’idée des superpositions, avec une robe de dentelle très légère à porter sur une autre robe, pour se changer en cours de soirée ; ou la robe recto-verso…

En 2015, elle crée sa marque, sous son nom, simplement, résumé de tout ce qu’elle est : le côté français, plus raffiné, avec le sens du détail, de la finition, «du petit galon qui finit bien l’ourlet» ; le côté italien, plus «fun» qui serait innovant, foisonnant et coloré, mais devient, dans l’univers du blanc, un patchwork de dentelles, une superposition ou un recto-verso ; et l’«easy-going», cette décontraction typiquement australienne que ses clientes apprécient énormément.

GUIPURE ET SUR-MESURE

Dentelles de Calais, guipure, tulle, soie, crêpe de soie ou mousseline, côté chiffons, Isabella privilégie la douceur, pour un style “épuré, très féminin” qu’elle décline en deux univers : une ligne “romantique, très dentelle” et une ligne plus contemporaine, avec jeux de transparences. “J’aime aussi l’idée des superpositions, avec une robe de dentelle très légère à porter sur une autre robe, pour se changer en cours de soirée ; ou la robe recto-verso, qui peut se faire gilet et être portée après le mariage, même si ré-utiliser sa robe n’est pas une demande systématique, c’est quelque chose que je propose”.

Dans l’appartement qu’elle a aujourd’hui transformé en atelier-showroom-cabine d’essayage, un cocon Napoléon III tout blanc, avec ses moulures et ses pieds de cheminée en pattes de lion, elle imagine chaque année une petite collection. Mais Isabella travaille principalement le sur-mesure, parce que “si une femme arrive ici, c’est qu’elle n’a pas trouvé ce qu’elle cherchait en prêt-à-porter, qu’elle a, en elle, une certaine créativité, qu’elle peut exprimer, nous travaillons donc vraiment en étroite collaboration.”

+ d’infos :
www.isabellaboutin.fr

Photos : Thomas May

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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