saga lacroix

27 Déc 2017

Lacroix C’est divin !

On les aime les histoires comme celle des skis Lacroix. Tout en audace, en faute de carre, en récupérations improbables. plusieurs fois, l’entreprise s’est fait les ligaments croisés. Ça ne l’a jamais empêchée de continuer à dévorer les pistes. Lacroix à terre, Lacroix sans cesse ressuscité fête ses 50 ans cette année. Haletant.

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. La formule, avec tout ce qu’elle a d’entêté, a pavé la voie à de formidables destinées. Prenez les rejetons de familles modestes, les Lacroix, du village Bois d’Amont, dans le Jura. L’un est charpentier: Daniel, l’autre skieur, plutôt doué : Léo. Ils sont cousins. Tous deux trouvent tout à fait naturel que le sportif du duo, concepteur essayeur, prenne le départ du Championnat du Monde qui se déroule à Portillo au Chili, en 1966, avec des skis faits maison. Pourtant, c’est une première mondiale. Et Léo Lacroix, 29 ans, rafle deux médailles d’argent, rien de moins, en combiné et en descente, juste derrière son ami Jean-Claude Killy.

Léo Lacroix et Jean-Claude Killy en 1967 (DR. photo Léo Lacroix)

L’année suivante, en 1967, le solide Franc-Comtois est le premier descendeur de l’histoire à être chronométré à plus de 100 km/h. Pas mal pour un ouvrier d’usine non issu du sérail alpin…

L’entreprise familiale de skis de course naît la même année. La fabrication est ultra artisanale jusqu’en 1973, année de l’achat d’une usine, en Haute-Savoie. Passionnés de technique, Léo et Daniel innovent : ils sont encore les premiers à mêler le bois et la fibre de verre, puis la fibre de carbone. Pionniers aussi dans l’utilisation de structure kevlar en nid d’abeilles. L’ancien champion flaire vite les nouveaux usages du ski, le hors-piste : les planches s’élargissent, s’arrondissent au bout. Le grand gaillard, le sourire toujours accroché au visage, a aussi une intuition : un bon ski est un ski rare… Donc mollo sur la production ! Les prix – assez astronomiques – créeront l’image de marque. Et ce n’est pas Robert Redford, ni le roi d’Espagne Juan Carlos qui dévalent les pentes en Lacroix, qui diront le contraire…

Léo Lacroix, Jean-Claude Killy et Jean-Daniel Dätwyler (DR. photo Léo Lacroix)

LACROIX ET LA BANNIÈRE

Dans les années 90, l’arrivée de skis monocoques, qui supposent des investissements industriels lourds, joue les trouble-fête. Et sonne le glas des petites séries telles que pratiquées par Lacroix. Les cousins vendent en 1992 au groupe suisse Euro Venture. Mais la marque dépose le bilan par deux fois, avant d’être placée en liquidation en 1999. C’est là qu’un ancien cadre commercial de la boîte, dans un geste à l’américaine, rachète Lacroix. Bertrand Roy a un plan : surenchérir sur le côté haut de gamme et ski-plaisir de la griffe en relançant les skis «en sandwich». L’homme ayant repéré la montée en gamme de l’univers des stations d’hiver, tant en immobilier, mais aussi en accessoires et textiles vendus en boutiques…

Il décide d’ajouter le matériel de ski à la liste du très haut de gamme et de décliner Lacroix en accessoires, gants, casques… Cela passe notamment par des lignes plus épurées, un design minimaliste et des couleurs sobres. Du noir, du blanc, des teintes de gris. Point barre. Les prix flambent, de 1800 à 8000 euros la paire de skis, et même jusqu’à 40 000 euros quand les skis s’incrustent de cristaux Swarovski ou se plaquent d’or, au paroxysme de cette logique. Avec une production confidentielle, Lacroix fait cependant parler d’elle.

A gauche : Collection 2017 « Ultime » pour les 50 ans – A droite : Collection 2014

LA MODE, LA MODE, LA MODE ET… JAMES BOND

En 2007, Jean-Philippe Caille, sauveur de savoir-faire artisanaux et revivificateur de fleurons français de la montagne, à la tête du groupe Idealp, rachète la majorité des parts de Lacroix. Bertrand Roy restera cependant PDG jusqu’à tout récemment, désormais remplacé par Emmanuel Debruères. Grâce à cette recapitalisation, Lacroix poursuit sa diversification et inaugure en 2012 une collection de vêtements de ski, au glamour technologique très jamesbondien! Silhouettes affûtées de facture rétrofuturiste au programme.

L’entreprise remonte la pente. L’an dernier, Idealp Sport, qui possède aussi Arpin, Duvillard et Degré 7, s’est rapproché des montagnes en rassemblant les différentes entités de la banlieue lyonnaise et du Creusot en un seul site, à Albertville, où une vingtaine de salariés, versés dans la recherche et le développement produits, du design au prototypage, ont investi une ancienne fonderie. Nouvelle ère. Le but ? Construire des synergies dans le groupe, comme on dit. Une partie du processus de fabrication textile est réalisé sur place. La volonté affichée est de fortifier la part du made in France, voire in Savoie. Il est ainsi question de rapatrier la production des skis dans l’Hexagone, jusqu’alors disséminée entre Rhône-Alpes pour les modèles les plus exclusifs, Slovénie et Autriche.

Dans un futur proche, Lacroix envisage aussi de proposer des skis et des vêtements de sports d’hiver sur mesure. Retour aux sources et à la fabrication tailleur, au travail d’orfèvre. Le luxe technique, l’élite, toujours… On ne badine pas avec un ADN !

+ d’infos :
www.lacroix-skis.com

© Scalpfoto

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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