le monde d’après

15 Juin 2020

ON PROFESSE EN L’AIR !

APRÈS AVOIR EFFECTUÉ LE DÉCOMPTE MACABRE DES MORTS DU CORONAVIRUS PENDANT DES SEMAINES, LES MÉDIAS POST CONFINEMENT SE FOCALISENT DÉSORMAIS SUR CE QUE SERA LE « MONDE D’APRÈS » EN SE PLONGEANT AVEC ANGOISSE DANS LEUR BOULE DE CRISTAL. UN NOUVEAU VIRUS SE RÉPAND : CELUI DE LA DIVINATION.

Raymond Devos, dans son fameux sketch «Parler pour ne rien dire», nous avait pourtant prévenus ! “Moi quand je n’ai rien à dire, je veux qu’on le sache ! Je veux en faire profiter les autres ! (…) Et si vous n’avez rien à dire, eh bien on en parle, on en discute !

PAROLES, PAROLES

Ainsi, depuis plusieurs semaines, politiques, scientifiques, économistes, mais aussi artistes, sportifs, people, en fidèles disciples de l’humoriste belge, se sentent obligés de débiter à des médias impatients leurs scenarii sur ce que sera le monde post covid-19. Ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à livrer leurs «auspices» pour «Ehpad-er» la galerie. Début mai, ce sont ainsi 200 personnalités qui ont lancé, dans le journal Le Monde, un appel pour «le monde d’après». On en vient à se demander si ces «Madame Irma» et autres songe-creux qui squattent les plateaux des chaînes d’infos et se répandent en tribunes dans la presse, ne deviendraient pas plus nombreux que les victimes de la pandémie ! Sur quoi appuient-ils leur réflexion ? Nul ne le sait vraiment. Ces prédictions doctement assénées sont toutes contradictoires. Et elles ne semblent guère plus fiables qu’à l’époque antique, lorsque les haruspices examinaient le foie d’un animal sacrifié ou lorsqu’on tentait d’interpréter les borborygmes de la Pythie de Delphes.

RÊVE-OLUTION

En fait, nos oracles actuels se divisent en deux grandes tendances. Chronologiquement, les premiers à se manifester, dès le début du confinement, ont été les optimistes béats, biberonnés au Cyril Dion et Christophe André. A leurs yeux, cette crise sanitaire illustre les dysfonctionnements de la mondialisation actuelle, et constituerait une rupture dans l’histoire de l’humanité. Ils y voient une occasion unique de bâtir un monde meilleur, plus écologique, et plus solidaire. Un diagnostic pas complètement erroné, même si les grandes pandémies historiques n’ont pas attendu notre ère néo-libérale pour semer la mort. Durant une bonne partie du mois de mars, ces ravis de la crèche ont occupé le terrain médiatique et se sont saoulés de bonnes paroles. “Stoppons la course effrénée à la productivité ! Inventons un monde slow-cost !” Hélas, le confinement devenant au fil du temps de plus en plus pesant sur le moral des troupes, comme sur l’économie, l’heure du dégrisement a sonné. Finie l’exaltation des débuts ! Finis les apéros Skype ! Finis les «jours heureux» promis par Emmanuel Macron ! Et retour à la réalité.

GUEULE DE BOIS

L’urgence du redémarrage économique prime désormais sur toute autre considération. Le monde plus juste, plus lent, plus respirable est repoussé aux calendes grecques. Priorité à l’emploi et à la production. Les pessimistes sont dans la place ! Ils promettent du sang, de la sueur et des larmes ! Les Anglais ont eu Churchill, nous avons Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, qui demande aux Français de travailler plus à la sortie du confinement pour relancer l’économie du pays. Le ministre Jean-Yves Le Drian, lui, déprime les foules en prophétisant que «le monde de demain sera pire». Et Houellebecq, l’amer Michel aussi désabusé que s’il avait perdu son chat, estime, avec un réalisme froid, qu’il n’y a rien à attendre du monde d’après, qui sera, au mieux, comme celui d’avant. La ruée dans certains magasins dès le 12 mai ne semble pas lui donner tort. Bref, la crise sanitaire que nous traversons risque de ne rien changer, ni au monde actuel, ni à nos comportements. Ou alors d’accentuer des tendances qui étaient déjà à l’œuvre depuis plusieurs années, comme la digitalisation. Quel sera le scénario ? Liberté, ou autoritarisme ? Mondialisation ou relocalisation ? Solidarité internationale ou fragmentation du monde ? Vélo ou voiture ? Vacances à l’Ile Maurice ou à Lille avec Maurice ? Impossible de le prévoir ! Cessons donc de prendre ces prophéties pour des lanternes !

©Aarrttuurr

 

Emmanuel Allait

Emmanuel Allait

Chroniqueur SURNOM : Manu. Mais je préfère qu'on m'appelle Emmanuel. Un peu long, mais plus c'est long, plus c'est bon, non? PERSONNAGE DE FICTION : bob l'éponge. J'ai passé 40 ans à faire la vaisselle et ce n'est pas fini ! Je suis un spécialiste. OBJET FETICHE : un stylo plume. Beaucoup plus classe qu'un ordinateur. Ou une montre, automatique bien sûr. Regarder le temps qui passe pour en profiter au maximum. ADAGE : mon cerveau est mon second organe préféré (woody allen). JE GARDE : joker. JE JETTE : mes pieds. DANS 20 ANS ? je serai sur une scène, guitare à la main, pour jouer Europa de Carlos Santana. presse@activmag.fr

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