TU POUSSES OU TU TIRES ?
LES DEUX, MON CAPITAINE. LA BIATHLÈTE QUI SOMMEILLE EN MOI NE DEMANDE QU’À S’EXPRIMER ! LE BIATHLON ET MOI APPARTENONS À LA MÊME CATÉGORIE, CELLE DES OUTSIDERS LONGTEMPS RESTÉS ANONYMES, MAIS QUI SUSCITENT UN ENGOUEMENT GRANDISSANT. ENFIN, SURTOUT LUI…
Hasard du destin, ma rencontre avec le biathlon (ou devrais-je dire ma communion avec la poudreuse recouvrant le pas de tir) s’est déroulée le jour même du sacre de Martin Fourcade comme champion du monde de l’individuel… Connected people…
C’est sur le site du Grand-Bo qui accueille la Coupe du Monde que j’ai chaussé et tiré, le tout pour la toute toute première fois. A grand moment, décor classieux.
SÉANCE SUR MON SÉANT
Pour la skieuse, pas formidable, mais honorable que je suis, c’est un peu présomptueuse que j’imaginais mon premier contact avec le skating. Ça vaaaa… Le pas de patineur, on apprend ça en 2e étoile. Oh, pas née d’hier, la cocotte ! Jusqu’ici, le ski de fond, très peu pour moi. Hiver 87, jours blancs et galères de classe élémentaire, voilà pour les présentations et… séparations. Vaccinée. Pourtant, effet Fourcade sûrement, c’est un peu envieuse que je les observe tous, ces fondus qui glissent avec élégance à l’écart des pistes bondées de ce cœur d’hiver. Je vais vite déchanter.
Nous sommes une douzaine autour de Nicolas, on sautille, on échauffe, on prend contact avec les skis (et avec le sol en ce qui me concerne) avant une 1ère traversée. Après l’affront du club de mini-pros du Grand-Bo qui foncent les skis en V comme des hirondelles s’éloignant aussi vite que ma confiance, c’est à nous ! Quelques allers-retours plus tard, j’ai dû déjà m’étaler – séance sur mon séant – une bonne dizaine de fois… Puis j’ai arrêté de compter.
FRANC-TIREUSE
Seconde étape : le tir. Enfin une pause, je suis à deux doigts d’enlever le haut. Et j’ai le bas qui colle à force de me rouler par terre. Look de loukoum saupoudré.
Quand Nicolas nous montre la distance à laquelle les pros tirent, 50 mètres, j’ai froid dans le dos, je vais garder le haut finalement. Pour nous, distance réduite à 10 mètres. Je retrouve le sourire, j’ai l’odeur des chouchous et de la barbe à papa qui me monte au nez… Je vais tous les péter ces ballons ! Hey ho, reviens, c’est pas la Foire du Trône ici ! Au biathlon, on tire avec du 22 Long Rifle. Vous déconnez ? Là, ce sera de petits plombs dans une carabine à air comprimé, mieux !
Tir couché, je m’affale ventre à terre, pas le temps de quitter les skis, on est en compét’ ou pas ? Concentrée, je charge les plombs, 1 à 1, bingo, 5 sur 5. C’est qui Lara Croft ? Tir debout, c’est déjà pas la même, elle pèse son poids la carabinette… Là où ça se complique, c’est quand il faut enchaîner la boucle de ski, se vautrer (élégamment !), charger, viser, tirer – et souffler parce que l’apnée, ça va pas durer longtemps – tout ça avec le stress de mon binôme qui attend l’œil vide que je veuille bien terminer mes 3 tours de pénalités. Gloire à elle, elle est mon héroïne du jour…
+d’infos : http://legrandbornand.com/ski-nordique.html
© natalliajolliet1