fête des nerfs

5 Juin 2020

mam’ rêve…

ÇA FAISAIT DES ANNÉES, QUE DIS-JE, DES DÉCENNIES QUE ÇA NE M’ÉTAIT PAS ARRIVÉ ! QUAND J’OUVRE LES YEUX CE MATIN, LE SOLEIL EST DÉJÀ HAUT, SES RAYONS CHAUDS ET LES AUTRES MEMBRES DE MA FAMILLE EN PLEIN BOULOT.

A peine sortie des limbes, aussi froissée que l’oreiller dont les plis sont encore imprimés sur ma joue, je rejoins la cuisine avec une sensation étrangement agréable : cet intérieur est le mien, mais j’ai du mal à le reconnaître. Les meubles sont pourtant à leur place, c’est bien notre salon et notre canapé, mais tout est bizarrement propre et ordonné… Soit, pour la première fois depuis le mois de mars, cette maison a été rangée, soit je ne me suis pas réellement levée…
“Non mais tu fais quoi, là ? Tu mets des miettes partout avec ton croissant ! Je viens de passer l’aspiro, fais attention quand même, Maman !”, tempête N°1, flexible en main et casque sur la tête. Elle ne l’a pas posé depuis deux mois et demi -le casque, pas l’aspirateur-, c’est sa manière à elle de délimiter son espace d’intimité. Phoniquement isolée, elle est libre dans sa tête -derrière sa fenêtre… je me rendors peut-être ?- mais nous avons dû apprendre le langage des signes pour communiquer.

SOUS… LE SOMMEIL

– Désolée Choupette, je crevais la dalle…
– C’est sûr, quand on se lève à 11h du mat’…”
me tance-t-elle un brin revancharde.
– Et surtout, on grignote pas à cette heure-là ! Tu vas plus rien manger au déjeuner…” gronde N°2 en écalant des œufs et de se retourner vers sa sœur : “Ptit Bidou, fais attention à ton bol quand tu mélanges, ça va gouliner ! Et tu les as mis les quatre cuillères à soupe d’huile d’olive dans ta sauce ?
– Je vais le faire, je vais le faire
… s’exécute N°3 en sortant quatre grandes cuillères du tiroir à couverts. En culotte -comme tous les jours depuis 11 semaines… je ne parierais d’ailleurs pas sur le fait qu’elle en ait régulièrement changé-, à genoux sur une chaise adossée au plan de travail pour être à hauteur, elle avait surtout commencé à installer l’enclos de ses chevaux Playmobil® entre le grille-pain et le robot pâtissier.

LE SONGE D’UN MATIN D’ÉTÉ

En laissant infuser mon thé, je les regarde toutes les trois avec une tendresse ouatée et savoure la belle lumière de ce dimanche ensoleillé. Bon, quand je vois N°1 continuer à s’affairer et sortir de la buanderie les bras chargés d’un panier de linge à faire sécher, je suis quand même à deux doigts de me pincer… et puis, non, si c’est un songe, c’est trop bon, autant en profiter. Un bourdonnement familier de grosse guêpe se fait entendre dans l’allée, annonçant le retour de l’Homme à la Vespa, polo repassé et panier chargé. “Je reviens de chez le maraîcher ! Ce midi, c’est asperges rôties, poireaux vinaigrette-œufs mimosa et tarte fraises-rhubarbe !” A ce moment-là, logiquement, Stevie Wonder devrait se mettre au piano, pendant que mon Earl Grey se transforme en Veuve Cliquot et que le carrelage de la cuisine se couvre de pétales de roses…
D’un air gourmand, je tente : “Y’aurait pas de la Fête des mères dans l’air ?”
C’est alors que N°3 renverse son bol de vinaigrette sur son ventre dévêtu ; que N°2 jette dans la poubelle, en lieu et place de leurs coquilles, ses œufs tous nus ; que l’Homme demande : “ça se fait d’offrir un bouquet de laitue ?” et que N°1… rien, avec son casque, elle ne m’a pas entendue.
Allez, plus la peine de me pincer, je suis bien réveillée, ils l’ont encore oubliée…

illustration Sophie Caquineau

 

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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