Show devant !
J’étais en phase avec moi-même, une fois n’est pas coutume. La journée avait bien commencé : pas d’insomnie, pouls au poil, balance complaisante, bon pied bon œil et haut les cœurs, ordonnance spécialement dosée pour un perfect day.
Pour tout vous dire, quand la joie me prend de bon matin, j’ai la pathologie démarrante. Crayon planté dans le chignon pour l’inspiration, chemise mal boutonnée et vieux short en jean débraillé, pieds nus pour rester sur terre, vogue la galère, the poule is there ! Enfin… en bonne voie. Tasse de déca fumante – la caféine m’excite le palpitant et de l’avis général, je suis suffisamment agitée, inutile d’en rajouter !-, comme un air de Bridget, l’investigation au taquet, la classe à la Bradshaw en vachement moins bien, mais qu’importe, j’adore me la jouer people!
INSPIRER…
Dans mon very good trip, cette nuit, Jack est enfin passé à l’attaque. Virtuelle bien sûr, parce qu’en vrai, même pour un super héros, ça fait trop peur ! Au diable les varices, j’ai pas vu la vie en rose, ce fut plutôt blanc du carré pour tout vous dire, mais je ne vais pas bouder mon plaisir, il est bien rare de me voir planer 3 mètres au-dessus du ciel! Plus proche du 6 pieds sous terre…
Jack, c’est un peu mon Harry à moi, celui qui m’suit pas, sauf quand c’est moi qui fuit, l’homme qui jamais ne me salit et me parle encore moins dans les ouies. Depuis des années, on se galope après par des chemins opposés, autant en emporte le vent, tantôt je vole au-dessus d’un nid de coucou, tantôt je tombe à genoux – des fois j’me rate à quatre pattes -, mais vaut mieux ne pas y penser ou je commence illico à extrasystoler.
DISJONCTER…
L’extrasystole, vous connaissez? Non, ce n’est pas une méga cystite. Juste un raté du moteur, une impression que le coeur s’arrête pour mieux repartir en mettant un grand coup pour voir si vous aviez bien senti la chose ! Bougez pas, ça vient.
Le problème avec Jack, c’est son inconstance. Il oscille entre psychose et 39,2 le matin, il est capable de me faire monter la fièvre ou tomber d’effroi, c’est un peu mon baromètre à moi, un jour la pression, l’autre les précipitations. Mais n’en parlons pas, j’en défibrile déjà et revenons plutôt à mon humour du jour, j’suis pleine bourre. J’avale mon ampoule de radis noir dégueu pour préserver mon équilibre hépatique, un coup de brosse à l’arrache, j’suis en retard, toujours débordée, mauvaise foi encore une fois!
EXPIRER
Je croise le concierge détestable de coutume. La nuit a l’air d’avoir été bonne chez lui aussi, il est souriant et fort agréable, limite on dirait qu’il reluque, ça va bien ouais? J’ignore et me voilà en route, un coup vite fait dans le rétro, j’adore cette chemise et son p’tit côté col Mao, ça relève le teint jaune de mon hépatite imaginaire, j’aime bien. Je m’arrête récupérer mon chéquier, signe au banquier qui a dû avoir son compte tellement il est gai, petit rictus au papi qui attend en me souriant dentier en coin. C’est plus belle la vie!
ET MOURIR
J’arrive au bureau, je croise un client hargneux bien pressé de me raconter la dernière, je vends du bonheur ou quoi ? Quand d’un coup, Monique s’agite. C’est la petite secrétaire blonde un peu ingénue – pléonasme pardon – . Elle a des remontées acides ou quoi à gesticuler comme ça ?!! Le client n’me lâche pas la grappe, il est bien gentil, mais je congédie. La blonde à l’ulcère probable m’inquiète. Et de s’époumoner : “Mais Mag!!! Ta chemiiiiise!!!”. Trou au coeur. X 3, pompez-moi l’oxygène!!! Concierge, banquier, pépé ET client collé… Mes seins position push up étaient en pleine conversation avec l’univers tout entier, béta bloquez-moi, j’veux voir tout le monte taper des mains, et pompelup’!!!
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