adulte au stade ado…

19 Juin 2019

le syndrome de Peter pan’ne

JEANS DÉCHIRÉS, BASKETS NB, IL A 45 ANS ET EN PARAÎT 20 DE MOINS. IL PASSE SES WEEK-END EN BOÎTE, ÉCUME LES FLIRTS, SES PASSIONS SONT AUSSI INVESTIES QUE TEMPORAIRES. S’IL EST HEUREUX ? PASSÉE LA QUARANTAINE, PAS FACILE D’ÊTRE UN PETER PAN…

« Plus grandir pour pas mourir, pas souffrir »*. Telle pourrait être la devise de Peter Pan, le fameux personnage créé par l’auteur écossais J.M. Barrie, qui, comme souvent, n’est pas un conte que pour enfants.
Aux Etats-Unis, où la psychologie adore catégoriser et toujours tout expliquer, apparaissent des « néocomplexes » à l’arrière-goût marketing, qui remplissent les cabinets de psy. Comme Cendrillon, La Belle et la Bête et Blanche Neige, Peter Pan n’échappe pas à la règle. Pour autant, ce syndrome, qui concerne davantage les hommes dès 25-30 ans et encore plus clairement à la quarantaine, n’est pas reconnu comme une maladie, mais plutôt un ensemble de symptômes liés qui induisent un trouble du comportement. Sa principale caractéristique : le refus de devenir adulte et la volonté de vivre bercé par la douceur du monde de l’enfance. Il s’expliquerait par une maturation affective bloquée dans l’enfance alors que l’intellect, lui, s’est développé normalement et se traduirait par un décalage entre l’adulte par son âge et l’enfant par ses actes.
Comme Peter Pan, il rêve surtout ne pas avoir à assumer les tracas du quotidien et les responsabilités inhérentes à la vie adulte pour pouvoir se réfugier dans son monde imaginaire et intérieur, car c’est là qu’il se sent bien. Accroché à la salle de sport, consacrant souvent beaucoup de temps et d’argent à tout ce qui touche à l’univers des jeux et jouets, aux jeux vidéo ou aux dessins animés, incapable d’aboutir dans quoi que ce soit, fuyant les contraintes comme la peste, préférant la compagnie de plus jeunes que de «viocs», Peter est en panne, au milieu du pays de Nulle Part, où les enfants sont rois. Difficile de ne pas penser alors à Michael Jackson et son ranch en Californie baptisé Neverland…

IL MANQUE DES ÉTAPES

A commencer par la période adolescente, une étape sautée et pourtant cruciale avec ses changements et transformations psychiques qu’elle implique.
Chez ce grand narcissique, qui a tant besoin d’être admiré, on retrouve souvent une enfance angoissée, avec des parents absents, voire négligents, ou un père difficile à contenter, induisant un grand manque de confiance en soi. Centré sur lui-même, un rien manipulateur, prompt à rejeter la faute sur les autres, alors qu’il est lui-même extrêmement sensible au rejet, Peter s’enferme dans le déni. Il est capable de piquer des colères noires, comme celles d’un enfant de 4 ans qui n’obtient pas sur le champ ce qu’il veut. La vie affective avec lui n’est certes pas routinière… mais il prendra ses jambes à son coup quand sa dulcinée aura besoin de lui, tout en ne supportant pas les femmes indépendantes. Amoureux de l’amour, il est irrémédiablement coincé entre Wendy et la Fée Clochette, ne pouvant s’engager durablement. Parmi les symptômes listés par la coach et conférencière Anne-Laure Buffet**, on peut voir notamment une difficulté à exprimer ses émotions, une procrastination, l’impossibilité d’admettre sa responsabilité, une impuissance sociale – il a du mal à se faire de vrais amis – pouvant se prolonger par des troubles de la sexualité à laquelle il porte peu d’intérêt.

LE MODE D’EMPLOI DE L’ADULTE

C’est seulement une fois trop vieux pour être jeune que la culpabilité de n’avoir rien fait de sa vie l’envahira. Il est très difficile de se sortir de ce syndrome, parce que n’ayant pas le mode d’emploi du monde d’adulte, Peter s’isole dans l’abstraction, renforçant ainsi le décalage et l’angoisse. Une thérapie vaut d’être engagée, d’autant que la souffrance et la solitude peuvent, parfois, mener à une dépendance toxicologique et/ou alcoolique. Le thérapeute pourra alors tenter de guider et ainsi parvenir à identifier les causes du syndrome, retracer le développement du trouble pour se poser les bonnes questions et créer le déclic salutaire.

 

* Plus grandir – Laurent Boutonnat-Mylène Farmer
** Victimes de violences psychologiques : de la résistance à la reconstruction Anne-Laure Buffet – Passeur Editeur

illustration Sophie Caquineau

Nolwenn Huyart

Nolwenn Huyart

Chroniqueuse psychologue
SURNOM : Je n’en ai pas… Nolwenn, c’est déjà pas mal… PERSONNAGE DE FICTION : Le Bouddha, mais pas vraiment de fiction OBJET FETICHE : Gwen Ha Du (drapeau breton) et mâlâ (chapelet bouddhiste) ADAGE : «Notre peur la plus profonde n'est pas d'être inadéquats, mais d'être puissants au-delà de toute limite. C'est notre lumière, pas notre part d'ombre, qui nous effraie le plus. Nous nous demandons, qui suis-je pour oser être brillant, magnifique, talentueux, fabuleux? Mais en fait, qui suis-je pour ne pas l'être? » Marianne Williamson JE GARDE : le sourire (intérieur) JE JETTE : l’exigence DANS 20 ANS ? contemplant la Côte de granit rose, inspirant et expirant, moment après moment

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