25 ans après… carole merle

22 Déc 2017

changement de monture

Malgré un record inégalé de coupes du monde remportées par une skieuse française, et une médaille d’argent en super-g aux JO d’Albertville, 23 ans après sa retraite, Carole Merle est une femme d’une rare humilité, les pieds sur terre, quand elle ne les a pas dans les étriers.

Quand carole Merle arrive aux Jeux Olympiques d’Albertville, elle est la favorite. Triple vainqueur de la Coupe du Monde de Super-G en 1989, 1990 et 1991, elle est en tête du classement. Très attendue, portée par le public français, elle a du mal à supporter toute la pression qui repose sur ses épaules.

SOUVENIRS D’ALBERTVILLE

Elle ne participe pas à la cérémonie d’ouverture pour se focaliser sur sa course, ce que certains lui reprochent d’ailleurs. Ce dont Carole se souvient, c’est “de la piste magnifique de Méribel, de la beauté du paysage, de l’engouement des gens et des supporters”. Elle n’obtient pas l’or qu’elle visait, mais se rappelle de la remise des prix comme d’un beau moment malgré tout. Une jolie consécration après toutes ces années à plancher…

Elevée dans les sommets alpins, Carole n’explique pas sa réussite : “Petite, dès 6 ans, je remportais tout. Mais je voulais juste gagner, pas spécialement être championne! Mon père était fier, j’entendais dire que j’étais douée, mais de là à imaginer gagner une seule coupe du monde…”. Un manque de confiance qui la pousse à travailler dur…

Et ça paie, à 14 ans, elle intègre l’équipe de France : “C’est devenu plus compliqué, plus physique. Mais c’était aussi une opportunité incroyable. J’étais fille unique et j’ai eu la chance que mes parents me soutiennent et me permettent de vivre ça. J’ai exploré le monde, rencontré des gens extraordinaires grâce à eux et au ski”.

Le souvenir qu’elle garde des JO d’Albertville ? La victoire de son acolyte de l’époque, Franck Piccard, qu’elle admire presque plus que sa propre médaille d’argent ! Pas de grosse tête chez les Merle: “Ça reste du sport, il faut relativiser !”.

Ses trophées, elle les a confiés à son père, toujours moniteur de ski : “il les a rangés au-dessus d’une armoire, et doit enlever la poussière de temps en temps, j’imagine… Mes tenues olympiques, quant à elles, sont chez ma mère à Ibiza.” La page est tournée.

Carole Merle et sa mésaille d’argent en 1992

REVERS DE MÉDAILLE

A l’aube de ses 30 ans, âge qu’elle s’était fixé pour commencer sa vie de femme, Carole range ses skis sans regret pour “une vie normale : 15 ans en équipe de France, ça demande beaucoup de sacrifices. C’était magique, frustrant, et extravagant ! J’avais besoin de me poser, même si je ne suis pas allée au bout de ce que j’aurais pu faire”.

Cette retraite sportive, elle la vit quelque part comme une libération. De nature réservée, Carole n’est dans la lumière qu’«à cause» de ses résultats. Pour autant, le retour à l’anonymat lui coûtera cher. Elle découvre que son oncle notaire, à qui elle avait confié la gestion de son patrimoine, qui s’élève alors à quelque 23 millions de francs, a effectué de nombreux placements peu opportuns et l’a ruinée. Pire, elle se retrouve avec 70 millions de francs de dettes à éponger. Sa vie de famille implose, divorce à la clé. Elle était alors mariée à Philippe Pellet, le kinésithérapeute de l’équipe de France de ski alpin féminine.

Pas le temps de se la couler douce, elle se remet au travail, pour gagner sa vie bien sûr, mais aussi pour échapper au blues. Elle confie que la reconversion des athlètes professionnels n’est pas simple. Après avoir repris le restaurant de ses parents à Super Sauze, elle quitte définitivement sa montagne, direction le Sud, pour d’autres aventures. Petite, elle passait ses étés en bateau avec ses parents à Ibiza. C’est là-bas qu’elle se rend, retape des villas et élève sa fille jusqu’à son entrée à l’école, qu’elle ne conçoit pas ailleurs qu’en France.

NOUVEAU CHALLENGE

Et de taille ! “J’ai encore plus de pression qu’à l’époque des compétitions : depuis, je dois être maman !”. Et, à l’instar de ce que ses parents ont fait pour elle, Carole voue sa nouvelle vie à la passion équine de sa fille, Amanda, qu’elle partage depuis toujours.

Elle mène désormais sa vie en Camargue, près de Nîmes, où elle a posé ses valises avec son second mari Bruno, loin du starsystem, là où on ne la connaît pas forcément comme la championne aux 22 victoires en coupes du monde, elle qui n’a pas rechaussé depuis 10 ans. Dans son mas, Carole a retrouvé son équilibre à monter (et non plus descendre dorénavant !) ses chevaux. “Depuis que je suis enfant, je monte. Du coup, quand on a emménagé ici, on a acheté des chevaux. C’est ma thérapie”. Elle y puise l’adrénaline, sans le stress ni les blessures que la compétition engendre.

Carole a passé le flambeau. Amanda a à peine 3 ans lorsqu’elle commence à monter, elle aussi. Elle est douée et, ado, intègre rapidement un club, en sport études, et depuis, concourt. Carole l’accompagne à chaque entraînement à Montpellier : “Ça prend du temps, car en plus des entraînements, on est souvent en déplacements les week-ends pour les concours. Mais je voudrais lui donner la même chance que mes parents m’ont offerte”. Sans toutefois lui mettre trop la pression : “Le sport est une école de la vie, je la pousse à donner le meilleur, pas à gagner à tout prix”.

Fille et petite-fille de sportifs, Amanda est taillée pour prendre le relais de sa championne de mère, qui désormais n’aspire qu’à vibrer à travers elle, admirer sa région d’adoption du haut de ses montures. La montagne est loin derrière… “Skier pour le plaisir, comme ils disent, ça ne m’intéresse pas. Le plaisir pour moi, ça a toujours été l’entraînement”.

Si elle ne monte plus sur les planches, elle continue en revanche à suivre avec attention la compétition, derrière son écran, et se retrouve dans la jeune Tessa Worley, qui pourrait bien venir lui voler son record de victoires en Coupe du Monde cet hiver.

Trophées de shuss

Jeux olympiques :
1992 : Argent en super-G

Championnats du monde :
1989 : Argent en Géant
1991 : Argent en super-G
1993 : Or en Géant

Coupe du monde :
22 victoires (10 en Géant, 12 en super-G)
6 petits globes de cristal (4 en super-G et 2 en Géant)

Texte écrit en collaboration avaec fanny Caspar. Illustration Joseph Brown – Photos ©1992/CIO/Strahm Jean-Jacques – ©Afp / Derrick Ceyrac

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