25 ans plus tard… paul & isabelle duchesnay

30 Déc 2017

Lames de bonheur

Deuxièmes à l’issu du programme court, la pression est palpable quand les premières notes de west side story résonnent dans la patinoire d’Albertville. Programme survolté, le couple de patineurs français soulève la foule et donne un spectacle «duchenesque». Entre frasques et arabesques, une épopée qui ne peut laisser de glace.

C’est dans la petite ville d’Aylmer au Québec que Paul et Isabelle Duchesnay, frère et sœur franco-canadiens, foulent la glace pour la première fois : “J’ai commencé par tomber sur le nez, ma sœur m’a relevé puis appris et on est parti faire le tour de la patinoire, c’est comme ça que j’y ai pris goût.” Très vite, tout s’enchaine. Ils s’entrainent beaucoup, conjuguent études et passion et se lancent dans la discipline de couple. Mais en 1978, Isabelle fait une terrible chute sur la tête. Les parents sont intraitables : plus de sauts ni de portés périlleux, ce sera la danse ou rien ! Pas très emballés, mais accros à la glace, la fratrie s’adapte et laisse glisser.

LE FEU SUR LA GLACE…

Isabelle est spontanée, tout feu tout flamme et résolue. A l’opposé, son frère, plus effacé et calme en apparence, est néanmoins tout aussi déterminé : “Paul a toujours cette envie de faire les choses avec précision. Isabelle comprend très vite, c’est souvent elle qui explique ensuite à son frère, mais c’est toujours lui qui mène”, souligne Christopher Dean, leur chorégraphe.Complémentaires, un peu siamois, entre blessures et embûches, leur complicité sera sans conteste le ciment de leur carrière de patineurs.

En 1985, alors qu’ils patinent pour le championnat canadien, leur style crée la controverse. Les juges les bottent en touche et les privent du billet pour les championnats du monde quelques mois plus tard. Inutile d’insister, vexés, ils décident de rejoindre la France. 1986, à peine arrivés, jetlag dans les patins, le duo remporte le championnat national. Ça, c’est fait.

Très vite, ils s’entourent de Christopher Dean et de Martin Skotnicky respectivement chorégraphe et entraîneur et partent travailler à Obersdorf en Bavière. Ensemble, ils vont révolutionner la danse sur glace, non sans mal.

Paul et Isabelle Duchesnay finiront sur la seconde marche du podium à Albertville.

PIEDS DANS LE PLAT…

De compétitions en compétitions, les années se suivent et se ressemblent. Ils dansent, innovent, choquent ou provoquent l’admiration, mais surtout, ils brisent la glace.

Chouchous du public, bêtes noires des juges trop conservateurs, leur patinage décalé, border line, flirte très souvent avec le règlement et dérange autant qu’il surprend. Mélange de techniques, d’émotions et d’audace, leurs programmes ambitieux et culottés mettent le classicisme du patinage sens dessus dessous, peut-être un peu trop. 1991, championnat d’Europe, Isabelle patine habillée en homme, les bornes sont dépassées. C’est la provoc’ de trop ! “C’était un pas vers l’avant qui était peut-être trop vers l’avant pour les juges et pour le public”, reconnait-elle.

Trop précurseur, mais conscients des réticences qui mettent des bâtons dans leurs roues, la même année, ils modifient leur programme pour les championnats du monde, à la dernière minute. Robe rouge en haillon, pirouettes et tourbillons, ils montent enfin sur la première marche du podium à Munich et prennent la direction d’Albertville, de l’or mondial dans les patins.

 

Isabelle et Paul Duchesnay vivent aujourd’hui au Québec

ET PAS DE ZÈLE…

Or olympique dans le viseur, pression du public sur les épaules, ils s’entraînent sans relâche sur le thème de West Side Story où ils incarnent Maria et Bernardo, frère et sœur à l’écran : “ça a été la préparation la plus éprouvante de notre carrière point de vue nerf. Au vu de l’attente, il était difficile de faire plaisir à tout le monde. On s’est plié un peu plus au règlement, par la force des choses… Les Français s’attendaient à un bon résultat, on se devait d’essayer de ne pas les décevoir. On n’a pas pu faire exactement ce qu’on aurait voulu, mais on a proposé un compromis. Notre but a toujours été de patiner pour le public et ça le restera”, assure Paul. Petits pas, prouesses techniques et un final spectaculaire ne suffiront pas à rattraper les Russes dans leur ruée vers l’or. Les Duchesnay s’inclinent et remportent tout de même la médaille d’argent.

RETOUR AU BERCAIL

“J’espère que les gens vont se rappeler tout ce qu’on a apporté à la danse, à travers les costumes, les chorégraphies…”, soupire Isabelle. Pour les Duchesnay, les jeux de 92 signent la fin de leur carrière amateur. Rentrés au Québec, ils raccrochent un temps les patins, avec le rêve en tête de créer leur propre école de patinage. Sur les circuits professionnels jusqu’en 1995, c’est une grave blessure de Paul qui mettra un terme à leur carrière sur glace. Isabelle devient alors consultante au Canada et en France aux côtés de Nelson Monfort notamment. “Et je me suis occupée de la chorégraphie de jeunes couples de patineurs canadiens. Je remets les patins de temps en temps, mais honnêtement, patiner ne me manque absolument pas !”

En 2001, elle devient maman d’un petit Paul – comme son tonton – et se consacre principalement à sa famille. De son côté, Paul officie de temps à autres en tant que juge, mais s’occupe surtout d’animaux blessés dans une fondation menée par sa mère. Bien loin des médias et de la ferveur olympique, ils ont finalement laissé glisser.

Trophées de shuss

Jeux Olympiques :
1992 : Argent

Championnats du monde :
1989 : 3ème
1990 : 2ème
1991 : 1er

Illustration Joseph Brown – © Afp / Eric Feferberg

Magali Buy

Magali Buy

SURNOM : Mag... (d'ailleurs activ'mag c'est pour moi, non ?) PERSONNAGE DE FICTION : Xéna la guerrière OBJET FETICHE : mon piano, il m’écoute, me répond et me comprend mieux que personne. ADAGE : « si tout le monde sait où tu vas, tu n’arriveras jamais à ta destination. Laisse-les croire que tu dors.» JE GARDE : mon mauvais caractère, ma langue bien pendue, mon cœur ouvert et mes yeux verts JE JETTE : mon insécurité, ma cellulite et ma paranoïa... DANS 20 ANS : la même en pire, si c'est possible !

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