25 ans plus tard… Sylvain Guillaume

28 Déc 2017

Rattrape-moi si tu peux

Treizième à l’issue de l’épreuve de saut à skis, Sylvain Guillaume effectue une remontée extraordinaire en ski de fond, et vient se hisser sur la deuxième marche du podium, juste derrière son pote Fabrice Guy. un doublé historique pour le combiné nordique français.

Si le ski français a régulièrement brillé sur la première marche des podiums olympiques grâce à ses seuls skieurs alpins, à Albertville, le public français découvre des disciplines méconnues (combiné nordique, biathlon) ou nouvelles (bosses freestyle) et par là-même, des champions dont il ne soupçonnait à peine l’existence. Des champions qui vont leur faire vivre d’incroyables émotions. Sylvain Guillaume est incontestablement l’un d’entre eux.

Mercredi 12 février, c’est le combiné nordique qui fait le show à Courchevel. Une épreuve de saut suivie, le lendemain, d’une course de fond. Parti treizième à l’issue du saut, Sylvain Guillaume, qu’on avait presque enterré, remonte un à un ses adversaires, jusqu’à dépasser «l’épouvantail» Sulzenbacher dans la dernière boucle, la médaille d’argent est pour lui. Inespérée. Le public jubile, les millions de téléspectateurs reprennent leur souffle. Quel effort surhumain ! Ça tombe bien, l’effort, jusqu’à se faire mal, il carbure à ça. Depuis toujours.

Parti treizième à l’issue du saut, Sylvain Guillaume, qu’on avait presque enterré, remonte un à un ses adversaires.

Quand on habite le Doubs, qu’on y grandit, qu’on retrouve chaque hiver le grand blanc jurassien, on monte forcément sur des skis. “Paradoxalement, je n’ai pas commencé par le fond, explique-t-il. Ce qui m’attirait quand j’étais gosse, c’était sauter, me lancer sur les tremplins, voler.” Et qui dit voler, dit… retomber. Et pas toujours sur ses spatules… Serait-il un rien casse-cou? “Non, un peu inconscient”, nuance-t-il. Les chutes, ça ne lui fait pas peur. “La toute première fois que j’ai sauté, j’avais sept ans, au club de Foncine, sur un petit tremplin. Je me suis pris une de ces gamelles! D’autres auraient renoncé immédiatement. Moi, je suis remonté aussi sec pour ressauter…” Ne jamais lâcher… même quand on part treizième…

Sylvain Guillaume, médaille d’argent au Combiné nordique, juste derrière son copain Fabrice Guy.

SI LA MÉDAILLE EST D’ARGENT, LE CŒUR EST D’OR.

Sylvain Guillaume voulait devenir préparateur physique à l’issue de sa carrière en 2002. Mais parce que les choses ne se passent pas toujours comme prévu, le Jurassien reste dans le giron de la Douane Française qui l’a soutenu pendant quinze ans d’Equipe de France. Nommé à Bardonnex, “le retour à la réalité a été un peu difficile. Tu passes d’un sport dans lequel tu es connu, reconnu. Tu fais partie de l’élite, puis tout à coup tu te retrouves tout en bas de l’échelle dans le boulot. En 2005, je me suis spécialisé en unité motocycliste. Dès 2006, j’ai encadré les stages de formation. Aujourd’hui, je suis toujours motocycliste sur Saint-Julien, et ça fait 12 ans”.

Mais ce qui anime l’ancien champion, c’est la vie associative dans laquelle il est engagé. A commencer par l’Association La Sapaudia dont il est le président depuis 2011. Créée en 2010 par trois familles d’Albertville, celle-ci s’engage dans des actions en faveur de l’insertion des handicapés et la sensibilisation au don de mœlle osseuse. “Au début de mon engagement, j’étais parrain, puis j’ai décidé de m’investir plus. C’est du plaisir quand tu peux aider les gens qui sont en difficulté. L’idée est de sensibiliser plus que de récolter des dons pour la recherche. C’est trop facile de donner, puis de se dédouaner. Je préfère que les gens s’inscrivent et puissent sauver une vie.”

Sylvain Guillaume, désormais motocycliste sur Saint-Julien, aux douanes.

LE JOUR OÙ TOUT A BASCULÉ.

Sauver des vies, leur redonner du sens… La sienne a bien basculé ce 13 février 1992. “Ces jeux, je n’étais même pas certain de les faire. Trois semaines avant, je n’étais pas qualifié et j’étais fâché avec les coaches. Avec le retard accumulé sur le saut, l’épreuve de fond a été très difficile, je suis même tombé deux fois. Mais j’ai réussi à remonter tout le monde. J’ai gagné l’argent. Juste derrière Fabrice. On fait le doublé et ça a changé ma vie. D’un coup, tu passes de l’anonymat à la lumière. Il faut alors savoir garder les pieds sur terre. Mais grâce à cette médaille, tout est devenu plus facile”.

Pourtant, l’année suivante, lors des Championnats du Monde de Falun, c’est la déroute. “On passe de la gloire à la honte. Tout le monde nous attendait et à l’arrivée on est à plus de 18 minutes des Japonais ! La technique avait changé, on passe du saut classique au saut en V, et je n’y arrivais pas. J’ai pris une claque monstrueuse ! Ça m’a marqué. Heureusement, j’ai explosé plus tard avec une médaille aux Championnats du Monde en 95, des podiums en Coupe du Monde puis la médaille de bronze par équipe à Nagano en 1998. On ne m’en parle jamais, elle a été oubliée, celle-là, pourtant elle est fantastique avec deux générations de coureurs…”

Les plus belles images que Sylvain garde en tête sont celles de la cérémonie d’ouverture. “Créée par Découflé, c’était avant-gardiste, extraordinaire. C’est passé si vite… J’ai eu l’impression que ça ne durait que deux minutes ! Je me souviens aussi de l’ambiance incroyable, des médailles des autres Français. Ces JO restent ceux qui m’ont le plus marqué, même si j’en ai fait d’autres après”. (NDLR : 1994 et 1998).

Sylvain, bientôt la cinquantaine, habite désormais aux Rousses. Il est régulièrement invité sur les plateaux de télévision ou les studios radio pour apporter son expertise lors d’événements majeurs de Combiné Nordique. C’est lui qui a notamment commenté en direct la victoire de Jason Lamy-Chappuis en 2010 à Vancouver, sur les skis préparés par son ami Fabrice Guy… un joli combiné… d’émotions !

Trophées de shuss

Jeux Olympiques :
1992 : Argent en individuel
1998 : Bronze par Equipe

Championnat du Monde :
1995 : Bronze en individue

Coupe du Monde :
5 podiums dont 1 victoire
1 podium par Equipe

Illustration Joseph Brown – ©1992/CIO/Chappaz Sylvie – ©1992/CIO/Strahm Jean-Jacques

Fanny Caspar

Fanny Caspar

Chroniqueuse
SURNOM : Fafa, Ninie, Choune, Louloute, Maman, Dragon selon les affinités et l’humeur du jour! PERSONNAGE DE FICTION : Super Jaimie. J’adorais. Elle courait vite, elle sautait haut et elle battait les garçons! Un jour elle a même nettoyé le sol d’une immense salle en à peine 30 secondes, mon rêve aujourd’hui !!! OBJET FETICHE : Le lapin en peluche offert par mes sœurs. Il m’a suivie partout. Il est maintenant sur le lit de mon fils. ADAGE : Je dormirai quand je serai dans mon lit en sapin! JE GARDE : Mon âme d’enfant. JE JETTE : Mes crises de doutes, insupportables pour tout le monde et surtout pour moi!!!! DANS 20 ANS : Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre… en tous cas toujours sur les skis (s’il y a encore de la neige!).

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