25 ans plus tard… véronique claudel

29 Déc 2017

A vos cibles… Bresse. Poussez !!

Seconde du relais de l’épreuve de biathlon, au moment où Véronique Claudel passe la main à sa compatriote Anne Briand, la foule est déjà en plein délire. les cris d’encouragements à l’intention du trio français fusent sur le plateau des saisies, au même rythme que les balles qui viennent heurter les cibles. Véro a fait son boulot

Les jeux avaient pourtant mal commencé pour les Françaises. Leurs résultats sont en demiteinte, Véronique ne termine que 24ème du 7,5 km. Si elle ne cache pas sa déception, les médias non plus. Comme elle le souligne, “ils n’ont pas été tendres avec nous.“ Mais ça ne va pas durer.

ELLES L’ONT FAIT… !

Quand sa coéquipière Anne Briand franchit la ligne d’arrivée, avec plus de vingt secondes d’avance sur les Allemandes, tout s’efface. Les voilà championnes olympiques de biathlon, en relais à trois ! Une épreuve qui combine les disciplines de ski de fond et de tir à la carabine, la première nécessitant un engagement physique complet, la seconde un mental de fer et la capacité à se concentrer. C’est cet aspect que les Françaises ont particulièrement travaillé avant les JO. “Quand on tire, on doit oublier tout ce qui se passe autour de nous, à commencer par le public, même s’il est avec nous. C’est la chose que nous avons le plus préparée. Et c’est ce qui nous a permis de gagner je crois.”

Pour Véro, comme tout le monde la surnomme, cette victoire est la plus belle. “Côté sportif, on a fait le boulot. Simplement. Mais côté émotion, on a été servies. Le plaisir de gagner, c’est profond, c’est interne, c’est difficile à exprimer. Quand ça arrive à trois, quand c’est partagé, c’est tellement énorme. Et puis cette foule en liesse autour de nous. C’est ce qui me reste de ces Jeux, cette joie que l’on donne aux gens. Je me rappelle aussi des larmes de Francis Mougel, notre entraîneur. Et surtout de la phrase de David Moretti, le patron du biathlon français à l’époque, qui nous a quittés depuis : «Elles l’ont fait les salopes!!» C’était affectueux de sa part. Lui aussi, on l’avait bluffé.”

Cette félicité sera un peu ternie quelques jours plus tard. La championne termine quatrième des 15 km individuel, sa distance de prédilection. A 7 secondes seulement du podium. “En Coupe du Monde, ça aurait été un super résultat, mais là, ça ne valait rien.”

1992, Anne Briand, Véronique Claudel et Corinne Niogret, le trio en or.

Je me rappelle la phrase de David Moretti, le patron du biathlon français à l’époque, qui nous a quittés depuis : «Elles l’ont fait les salopes!!» C’était affectueux de sa part. Lui aussi, on l’avait bluffé…

LES VOSGES AU CŒUR

Quoi qu’il en soit, la Bressaude reçoit les honneurs quand elle rentre au pays. Elle est la première Vosgienne à remporter une victoire lors des JO d’hiver, les autochtones ne sont pas peu fiers. Un destin tout tracé peut-être pour la jeune femme passée par le ski alpin dans son enfance et qui habite Rue des Champions, ça ne s’invente pas! Véronique poursuit sa carrière jusqu’en 1998, où elle y met un terme avec un goût un peu amer : elle n’est pas qualifiée pour les JO de Nagano. Certes, ses performances individuelles sont un peu en retrait, mais elle a toujours été un pilier des courses par équipe avec six médailles olympiques et mondiales et pas moins de quinze podiums en Coupe du Monde avec les copines !

La vie est ainsi faite et la jeune trentenaire « n’en garde aucune rancœur, ça fait longtemps que j’ai digéré !”. Se retrouver retraitée, en janvier et en pleine possession de ses moyens, ce n’est pas si mal après tout quand on habite Chamonix. Véronique se fait plaisir en ski alpin pendant tout l’hiver et prend le départ de quelques courses nocturnes de ski de fond. Avant de commencer sa reconversion au Bureau des Sports de l’EMHM de Chamonix, dont elle est membre depuis presque 15 ans.

LE BIATHLON AUTREMENT

Elle en profite pour passer des diplômes d’Etat dans diverses disciplines, puis devient maman en 2000. Et souhaite bien accorder du temps à ce premier enfant. Elle bascule au Club des Sports de Chamonix en tant qu’entraîneur de ski de fond. Elle y monte une structure de biathlon à destination des jeunes des stations de la vallée. Jusqu’en 2004, à l’arrivée de son second enfant. Elle retourne alors vivre dans les Vosges, à la Bresse, là où elle est née. Mais pas question de s’éloigner des pistes pour autant. Elle rejoint l’Ecole du Ski Français de la Bresse Honheck où elle officie toujours, ainsi que le Club des Sports local.

Là encore, elle développe le biathlon, avec un autre ancien champion, Yvon Mougel. Ils mettent en place des cours de découverte ouverts à tous. “Ce n’est pas évident au début quand on vient de la compétition. Il faut proposer une approche très différente. Ce qui est fou c’est que nos élèves, de tout âge, sont à fond en permanence, pire que Fourcade ! Et puis ils me parlent tout le temps des courses. Je n’ai pas besoin de les suivre à la télé, j’ai toutes les infos en temps réel !!”

Les enfants ont besoin d’une tête juvénile pour les entraîner, pas d’une ancienne coureuse cinquantenaire ! Je passe le relais cette année à un jeune, même si je reste investie dans le Club.

Les prochains jeux de Peyong-Chang, elle les regardera peut-être puisqu’ils se dérouleront hors des horaires de cours de ski avec le décalage horaire. Gageons que des Français bien placés au départ de la poursuite sauraient la sortir du lit en pleine nuit.

A 50 ans, la skieuse se retire peu à peu de la compétition. “Les enfants ont besoin d’une tête juvénile pour les entraîner, pas d’une ancienne coureuse cinquantenaire ! Je passe le relais cette année à un jeune, même si je reste investie dans le Club.”

Les années Albertville semblent loin maintenant. Véronique pense cependant que celles-ci ont changé sa vie. “Je ne voulais pas que ça soit le cas, mais ça l’a quand même fait évoluer. Les portes s’ouvrent et les regards changent quand tu es médaillée olympique. Je suis sûre que j’aurais eu une vie complètement différente sans cette médaille. Parmi les belles récompenses que l’on a eues, je me rappelle qu’avec Coco et Nanou, nous avons été invitées aux Jeux de Barcelone en 92, comme les autres médaillés d’ailleurs. C’était génial. Nous sommes allées voir le plus d’épreuves possible, notamment le 400m de Marie-Jo Pérec. C’était magique! Nous sommes rentrées aussi fatiguées qu’après une Coupe du Monde !”

Les prochains JO où elle pourrait bien se rendre ? Ceux où sa fille, qui a pris le relais en biathlon, lui a promis de l’inviter si elle se sélectionnait. Quelle belle histoire ce serait «à-l’or»…

Trophées de shuss

Jeux Olympiques :
1992 : Or en Relais
1994 : Bronze en Relais

Championnats du Monde :
1993 : Argent en Relais
1994 : Bronze par Equipe
1995 : Argent en Relais Bronze par Equipe

Coupe du Monde :
15
Podiums en Relais dont 5 victoires 4 podiums en Individuel

Illustration Joseph Brown – photo ©CNOSF/PRESSESPORTS

Fanny Caspar

Fanny Caspar

Chroniqueuse
SURNOM : Fafa, Ninie, Choune, Louloute, Maman, Dragon selon les affinités et l’humeur du jour! PERSONNAGE DE FICTION : Super Jaimie. J’adorais. Elle courait vite, elle sautait haut et elle battait les garçons! Un jour elle a même nettoyé le sol d’une immense salle en à peine 30 secondes, mon rêve aujourd’hui !!! OBJET FETICHE : Le lapin en peluche offert par mes sœurs. Il m’a suivie partout. Il est maintenant sur le lit de mon fils. ADAGE : Je dormirai quand je serai dans mon lit en sapin! JE GARDE : Mon âme d’enfant. JE JETTE : Mes crises de doutes, insupportables pour tout le monde et surtout pour moi!!!! DANS 20 ANS : Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre… en tous cas toujours sur les skis (s’il y a encore de la neige!).

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