andré dussollier, la vérité ou presque

19 Déc 2016

andré des artistes

Mon petit doigt m’a dit qu’on l’avait vu sur le Pâquier… La vérité ou presque, c’est qu’une belle fille comme moi n’a pu résister à l’envie de sonder « un cœur en hiver ». Pas besoin de sortir le grand jeu ni de sombrer dans le mélo pour le rencontrer. Mais chut !! Ne le dis à personne…

Considéré longtemps comme un acteur intellectuel, André Dussollier se fait connaître du grand public avec Trois hommes et un couffin, un succès populaire qui va lui permettre de varier les registres et de donner enfin à voir toute la palette de son immense talent. Depuis, l’Annécien n’a cessé de nous surprendre, nous émouvoir, nous amuser, nous effrayer, nous séduire… André Dussollier traverse le temps avec une incroyable légèreté, variant les rôles et les réalisateurs au gré de ses coups de cœur, enchaînant cinéma, théâtre, lecture avec toujours un même bonheur… pour lui comme pour nous !

Blessé au pied, le 28 septembre dernier en pleine représentation de Novecento (le spectacle qu’il a entièrement imaginé et mis en scène à partir de l’œuvre d’Alessandro Baricco, qui lui a valu un Molière), c’est à la veille de son opération qu’André Dussollier a eu la grande gentillesse de répondre à nos questions.

Activmag : quel petit garçon étiez-vous ?
André Dussollier :
J’ai passé mon enfance à Cruseilles, fils unique de parents fonctionnaires. Vous imaginez bien que dans un village de 1000 habitants, à l’époque, les distractions étaient rares… J’étais un petit garçon sage, désireux de faire plaisir aux adultes. Je voyais assez régulièrement mes cousins grenoblois, mais c’est surtout par le sport que j’ai pu véritablement me faire une vie sociale. Au foot, j’avais enfin des copains, je partageais les bons et les mauvais moments. Chaque déplacement était une grande aventure, que nous préparions fiévreusement tout le samedi…

Quel adolescent ?
Sur les conseils d’amis, mes parents m’avaient inscrit en sixième dans un collège réputé de Saint-Julien, où je suis arrivé en cours de trimestre. J’y étais interne externé – un terme qui n’existe plus – car c’était à l’origine un établissement réservé aux filles, et l’internat n’était pas mixte. Je logeais donc chez ces amis, en compagnie d’autres jeunes dans la même situation. C’était très dur, en classe nous étions 4 garçons pour 25 filles, vraiment dur… et je devais, en outre, mettre les bouchées doubles pour rattraper mon retard.

Première rencontre avec le théâtre ?
Un jour, notre professeure de français nous a emmenés voir Poil de Carotte au théâtre. C’était incroyable, des gens riaient et applaudissaient à des choses dont on ne riait pas chez moi. J’ai découvert un autre monde, plus vivant, plus libre, et j’ai su que je voulais en faire partie… J’ai aussitôt intégré la petite troupe du collège.

Il vous a pourtant fallu attendre un peu ?…
J’avais bien tenté quelques approches dans ce sens, et je m’étais déjà bien renseigné, mais en province – et a fortiori chez moi -les réticences étaient vives. C’était un milieu totalement inconnu, un peu inquiétant même. Personne de notre entourage ne fréquentait, ni même ne connaissait de comédiens… J’ai donc rassuré mes parents en terminant ma scolarité et en faisant des études de lettres. Une fois mes diplômes en poche (deux licences et une maîtrise, mazette !), je suis parti tenter ma chance à Paris.

Comment vous y êtes-vous pris ?
Très candidement… en allant frapper à la porte du Conservatoire. J’ai dû demander une dérogation pour passer l’examen l’année suivante car j’avais dépassé l’âge limite. J’ai toujours été en retard pour tout… Là encore, j’ai travaillé d’arrache-pied dans le cours de Jean Périmony, et j’ai obtenu un premier prix, et mon droit d’entrée à la Comédie Française.

…Que vous avez quittée au bout d’un an ?
Il y avait une grève à la Comédie à ce moment-là. Ce n’était pas de chance, parce que j’avais des rôles. Truffaut m’avait contacté pour «Une belle fille comme moi», et je n’ai pas voulu laisser passer ma chance, alors je suis parti.

Resnais-Dussollier, l’amour à mort ?

C’est vrai que j’ai beaucoup tourné dans les films de la Nouvelle Vague, ce qui explique sans doute que je sois longtemps resté un acteur un peu confidentiel. Dont bien sûr ceux d’Alain, qui m’a sans doute offert dans «Mélo» l’un de mes rôles les plus riches. Alors, quand Coline Serreau m’a contacté – par défaut… – j’ai pu enfin tourner un film grand public.

Comment avez-vous géré la notoriété ?
Je n’ai jamais pris de coup de soleil, si c’est votre question… J’ai toujours été très conscient que ce métier n’est qu’une succession de montagnes russes. Mais le succès de «Trois hommes et un couffin» m’a fait du bien, car il m’a ouvert des horizons plus larges. Il m’a permis de casser mon image d’acteur de cinéma d’auteur, j’ai eu plus de propositions, j’ai pu varier les registres. Non, la notoriété n’a jamais été pesante.

Avez-vous de vrais amis dans le milieu artistique ?
Oui, bien sûr, j’y ai quelques amis. Mais nous menons des vies de saltimbanques, nous partons souvent… Mes ancrages amicaux sont plutôt à chercher hors du monde médiatique, ils sont les points stables d’une vie très papillonnante…

Un de vos endroits préférés à Annecy ?
Un banc, sur le Pâquier, dans le tournant. Là, je suis un spectateur privilégié. En face, quatorze plans de montagne différents, à droite, le Pont des Amours qui enjambe le canal, et le lac aux couleurs toujours changeantes… J’aime bien aussi quelquefois me perdre dans les rues de la vieille ville.

Un beau souvenir d’Annecy ?
L’année où j’ai redoublé ma philo à Berthollet, j’ai eu la chance inouïe de rencontrer François Chirpaz, un prof de philo incroyable. Son enseignement a très largement et durablement marqué ma vie…

SANS VOULOIR… CHINOISER

Si vous étiez… un animal ?
Aujourd’hui un guépard pour retrouver la souplesse de ma cheville blessée lors d’une représentation de «Novecento» le 28 septembre dernier.

Un objet ?
Une clé.

Un dessert ?
Une salade de fruits régionaux, fraises des bois, jostas, mûres.

Une ville ?
Annecy, définitivement !

Un grand homme ?
Louis Armand né à Cruseilles, à qui l’on doit la rénovation et le développement du réseau ferroviaire.

Une grande femme ?
Simone Veil.

Un vêtement ?
Un «jean», pratique en toute saison et n’importe quel jour de la semaine.

Un bonbon ?
L’arlequin.

Une odeur ?
L’odeur de la forêt.

Un mot?
Rêve.

Une fête ?
Noël.

Un proverbe ?
Il faut suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant.

PETITS +…

Votre + grande qualité ?
Je m’accroche autant que possible.

Votre + grand défaut ?
Je peux décrocher facilement…

Quelle est pour vous la vertu la + surévaluée ?
La bonne conscience.

Votre + grand regret ?
Que la vie soit trop courte.

Votre + grande peur ?
D’être encore envahi par la peur.

De quoi êtes-vous le + fier ?
D’être fidèle.

Le + beau compliment que l’on vous a fait ?
Top secret.

Le + gros reproche ?
Que je suis trop sauvage.

Votre + grand moment de solitude ?
Avant d’entrer en scène, mais j’aime ça !

Votre + grand coup de folie ?
Sauter du col de la Forclaz en parapente, mais je n’ai pas encore osé…

Ce que vous aimez le + faire ?
Me réveiller !

TOUTE DERNIÈRE FOIS

Dernier coup de gueule ?
Contre moi

Dernière fois où vous avez trop bu ?
Quand j’avais 25 ans…

Dernier cadeau que vous avez fait ?
Un bouquet de fleurs

Dernier fou rire ?
Entre amis

Dernières larmes ?
Seul, je suis pudique.

Dernier mensonge ?
Il y a 5 minutes, en répondant à une de vos questions…

©Nicolas Guerin /Contour By Getty Images / Getty Images, © Patrick-Swirc, ©AD conservatoire, ©CG14

Marie-Caro Abramovitch-Boubée

Marie-Caro Abramovitch-Boubée

Journaliste
SURNOM: Carotte, mais n’y cherchez aucun message. PERSONNAGE DE FICTION: Samantha (ma sorcière bien aimée) pour faire des trucs extras avec mon nez. OBJET FETICHE: depuis quelque temps, mes lunettes... ADAGE: Il n’y a pas de bien à se faire du mal. JE GARDE: mes yeux. JE JETTE: mes mollets de coureur cycliste. DANS 20 ANS? rien de moins sûr...

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