Kev Adams : fais-les rire ou meurs !

6 Juin 2019

marche ou Kev !

10 ans. Il n’a pas l’air d’avoir pris une ride, mais ça fait 10 ans que Kev Adams balade sa gouaille et ses mèches hérissées entre grand et petit écran, planches et plateau télé. A 27 ans, celui qu’on prend encore pour un adolescent, est remonté sur scène avec un nouveau spectacle, et l’intention d’être, enfin, pris pour un grand.

Si, comme moi, vous n’avez pas fait un bac S, vous avez quand même suffisamment d’éléments pour déduire que Kev Adams a fait ses débuts à 17 ans. En fonction de votre âge à vous, vous l’aurez vu dans la série «Soda» – diffusée pendant 4 ans sur M6 -, sur scène avec Gad Elmaleh ou au cinéma, dans «Profs» ou «les Nouvelles aventures d’Aladin». Avant d’en arriver là, son large sourire et son assurance apparemment inébranlable en ont agacé plus d’un : directeurs de castings, journalistes, «haters», le jeune acteur a souvent subi le feu de critiques incroyablement virulentes. Il est la preuve vivante que ce qui ne tue pas rend plus fort.

Nous l’avons rencontré il y a quelques jours, avant qu’il ne monte sur la scène de l’Arcadium à Annecy. T-shirt blanc, jean noir et cheveux au repos, il revient d’un footing au bord du lac avec son garde du corps, ce qui n’a, en rien, épuisé sa tchatche…

Activmag : J’ai lu que vous aviez voulu devenir acteur en voyant Titanic… mais vous aviez vu la fin? Ça se finit hyper mal quand même…

Kev Adams : C’est pour ça que ça m’a mis une claque! C’est la première fois que ma mère m’emmenait au cinéma voir autre chose qu’un dessin animé. J’en ai un souvenir très précis : j’ai 7 ans, on va au Grand Rex, on est en haut de la salle, devant cet écran qui fait la taille d’un terrain de foot. Au début, je suis un peu au spectacle et 3h15 plus tard, je suis en larmes comme tout le monde dans le cinéma. Là, je me suis dit:“c’est incroyable la force de ce métier, la force des émotions que ça procure”. Je me rappelle dire à ma mère: “j’ai envie d’être sur cet écran, de faire vibrer les gens, de leur faire vivre des émotions”.

Et quand vous pensiez acteur, vous pensiez aussi scène comme vous le faites en ce moment avec le spectacle ?

Pas du tout! Humoriste, ça n’existait pas dans ma vie à ce moment-là. J’ai commencé les castings à l’âge de 8 ans. Vers 10 ans, c’est quasiment mon seul hobby: je ne vais pas au théâtre ou au tennis, je vais aux castings, c’est ma vie et j’adore ça, personne ne m’y oblige. Mais j’ai été beaucoup refusé ou n’ai pas eu de réponse. C’est ça le plus violent dans les castings d’ailleurs. J’ai développé cette frustration du téléphone qui ne sonne pas. Qui est aussi une chance, parce que je me suis dit très tôt: “je ne peux plus attendre que le téléphone sonne, c’est pas possible…

Ça vous a donné plus de hargne…

Oui, je pense. Et j’étais très proche de mon grand-père, il m’encourageait dans cette voie. Quand il est parti, j’avais 13 ans, ça a été un choc pour moi, et je me suis dit, inconsciemment : “c’est obligé que j’y arrive, pour moi et pour lui”. Et j’ai commencé à m’intéresser à l’humour. A 15 ans, au lycée, je demande à des potes qui ont un petit groupe de rock de faire leur première partie. J’écris mon premier sketch, je m’habille comme Gad dans son DVD «l’autre c’est moi», je monte sur scène et c’est un fiasco. Personne ne rit. C’est terrible… mais j’adore ça, je veux y retourner. Cette sensation de se jeter dans le vide, de prendre le risque de se crasher. C’est une décharge d’adrénaline inégalable… Y’a que ce métier-là qui soit d’une telle violence. Fais-les rire ou meurs! J’y ai pris goût très vite, je ne sais pas pourquoi, d’un coup, je me suis dit: “c’est mon truc”.

A part celui-là, sur ces 10 ans de carrière, quels ont été les pires moments ?

Quand j’ai commencé, on me répétait souvent, “t’es trop jeune, t’as pas l’expérience nécessaire…” Quand je sortais de scène, il y avait 14 personnes pour me donner des conseils, et parfois un peu de virulence, ça a été dur. Mon père aussi a été dur, quand je lui ai montré mes premiers sketches, il me disait : “mouais, franchement, c’est pas incroyable, ce que tu fais…”

Mon père aussi a été dur, quand je lui ai montré mes premiers sketches, il me disait : “mouais, franchement, c’est pas incroyable, ce que tu fais…”

C’était pour vous piquer au vif ?

Bien sûr, et il me le disait toujours : “tu peux faire mieux”. Ce qui a été dur aussi, c’est quand j’ai découvert à quel point les gens pouvaient avoir la haine, sur le net, les critiques, les journalistes. Aujourd’hui, je pense que j’ai développé une sorte de gilet pare-balles naturel.

Et les meilleurs moments ?

La première fois que j’ai joué à l’Olympia, que j’ai vu mon nom écrit en lettres rouges : je suis le plus jeune humoriste à faire l’Olympia, ma mère est là, elle pleure, mon père me dit : “bon, effectivement, là, c’est pas mal”… Mon introduction au musée Grévin aussi, ça a été un truc de dingue. Et le spectacle avec Gad Elmaleh, quand je me retrouve sur scène à ses côtés devant 11 000 personnes.

Qui sont vos modèles, vos«pèresdescène»?

Michel Courtemanche,pour le côté physique. J’adorais sa manière de mouvoir son corps et c’était le seul humoriste qui pouvait vous faire rire avec des petites voix, des petits sons. Et puis Jamel, pour le côté festif, le côté “je vous raconte toute ma life, avec tous les détails et ma manière de parler, peut-être qu’il y a des mots que vous n’allez pas comprendre et des trucs avec lesquels vous n’allez pas être d’accord, mais je le fais avec tellement de joie, que ça va être communicatif”. Et Gad, parce qu’il a apporté en France un humour épicé. Là où Coluche ou Bigard faisaient de l’humour franco-français, il arrivait avec ce que seul Elie Kakou avait amené à l’époque: ce côté “je vous parle de moi, mais je vous parle des autres, de nous, et est-ce que tout ça finalement, ce n’est pas la même personne?”

Aujourd’hui, avec ces 10 ans de carrière, vous marquez une date, mais ça vous oblige à regarder vers l’avenir…
Oui, j’en parle dans le spectacle d’ailleurs, ce qui m’intéresse vraiment, c’est de savoir ce qui va se passer dans 10 ans. On ne peut pas deviner, mais j’ai beaucoup de rêves à court terme, des films que j’ai envie de faire assez rapidement, et cette tournée jusqu’à l’année prochaine. Et puis je vais avoir 30 ans bientôt et il y a beaucoup de choses que j’ai envie de faire avant 30 ans. Après, j’ai un autre destin en tête, mais pour l’instant il est beaucoup trop tôt pour en parler…

+ d’infos : www.kevadams-officiel.fr

Prochains Spectacles :
Sam 15 juin / Lyon / Bourse du Travail
Dim 16 juin / Divonne-les-Bains / Théâtre C. Aznavour
Mer 19 juin / Aix-les-Bains / Centre des Congrès
Jeu 20 juin / Voiron / Grand Angle
Ven 21 juin / Genève / Théâtre de Léman
Sam 22 juin / Lausanne / Théâtre Baulieu

Péché avoué, à moitié pardonné

PARESSE

Quelle est la chose pour laquelle vous êtes capable d’inventer une excuse bidon parce que vous n’avez pas envie de la faire?
Faire la vaisselle ou sortir les poubelles, quelque chose d’assez classique, du quotidien.

ENVIE

Quel est le spectacle que vous auriez rêvé d’avoir écrit?
Sans hésiter, «la Vie Normale» de Gad Elmaleh, c’est pour moi le meilleur spectacle qui ait existé.

GOURMANDISE

Quel est le plaisir coupable pour lequel vous vous relèveriez la nuit?
Tout ce qui est à base de panini au fromage ou de chocolat, je suis très gourmand, c’est un problème. Et le gâteau un peu pudding, où ils mettent tous les restes de viennoiseries, mon père m’en apporte souvent, j’adore ça.

AVARICE

Qu’est-ce que vous ne donneriez pas facilement?
Mon amitié, je me protège beaucoup. En 10 ans, j’ai appris qu’il y a beaucoup de gens qui sont là, pas forcément pour les bonnes raisons, donc je garde beaucoup de distance, je suis très poli, mais pour rentrer dans mon cercle rapproché, il faut du temps.

COLÈRE

Quelle est la chose qui vous fait sortir de vos gonds?
Quand on n’est pas pro. J’aime quand on fait son travail et qu’on le fait bien, j’ai beaucoup de mal avec les gens qui le prennent à la légère.

ORGUEIL

Vous êtes le meilleur du monde en…
En mangeage ! Je suis vraiment le meilleur mangeur, tu m’amènes n’importe quoi à manger, je vais le manger!

LUXURE

A quand remonte votre dernier orgasme professionnel ?
Il va arriver… Cet été, j’anime un gala au Québec et je prépare un sketch en duo avec Michel Courtemanche. Il fait partie de mes idoles, alors monter sur scène à ses côtés, je ne pensais pas que ça arriverait dans ma vie…. et ça, c’est un pur orgasme professionnel!

Photos : Fifou

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

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