déjeuner à la piscine

30 Jan 2018

j’peux pas j’ai piscine !

Pas besoin de maillot ! Profitant d’un site à nul autre pareil, surplombant la piscine olympique de Lyon et le Rhône, l’adresse ne se repose cependant pas sur ses transats et invite une fois par mois des chefs, francs tireurs, dépêchés du monde entier. Plongée dans le grand bain de la gastronomie internationale «à la piscine».

La piscine olympique de Lyon, dans le 7ème, a aussi sa table, et quelle table !

Votre chicorée rouge confite à l’orange vient de débouler sous votre nez, tandis que vous étiez absorbé par un curieux spectacle. Non pas celui du chef, Benjamin Sanchez, chipé à Paris (ex-L’Agapé, Le Pan et La Fine Mousse) s’agitant derrière la vaste cuisine ouverte. Mais celui des crawls plus ou moins bien huilés des nageurs qui fendent l’eau de la piscine olympique, à quelques mètres en contrebas. Joli ballet aquatique.

Explications : vous êtes attablés au restaurant de l’ex-piscine du Rhône construite pour les JO de 1968, rebaptisée centre nautique Tony Bertrand s’il vous plaît, depuis que les lieux ont été largement revampés.

Architecture typique des années 60, wouhouuuu le béton. Il y a les «pour» et il y a les «contre». Nous, on aime. Non contente de badiner avec les flots du Rhône qui lui collent aux flancs, l’infrastructure voit son sol hérissé de piliers surmontés de soucoupes qu’on jugerait spatiales. Harrison Ford saurait quoi faire de ces machins-là. Rénovés de 2012 à 2015, pas vraiment un luxe vu le décati de l’équipement urbain, le bassin en plein air et le bâtiment accueillant les vestiaires ont retrouvé punch, sex-appeal et… une orthodoxie hygiénique. Au passage, les eaux municipales ont été chauffées à 27 degrés afin de rester ouverte toute l’année, hiver compris. Quelle poésie d’enchaîner les mouvements de brasse sous les gros flocons, comme ce lundi de décembre.

CUISINE ET DÉCOR PANORAMIQUES AVEC VUE SUR L’INTERNATIONAL

C’est aussi à la faveur des travaux qu’est apparu le restaurant très généreusement vitré À la Piscine, piloté collectivement par la bande d’Arty Farty (festival de musique électro Les Nuits Sonores) et celle de La Récréation. Situation de ouf cumulant vue sur l’Hôtel Dieu, la Presqu’île, la colline de Fourvière, le Rhône. Et le soleil couchant qui embrase le tout à l’heure de l’apéro. Avec terrasse, pour le moment à plaids et à sapins, qui vit fort aux beaux jours.

Questions animations, l’adresse ouverte du matin au soir se mouille avec une programmation éclectique : antenne pour émissions de radio, couscous-électro, brunchs thématiques certains dimanches… Point d’orgue de cette politique évènementielle: le très chouette «cycle de chefs invités», lesquels se succèdent dans les cuisines du bistrot balnéaire, à raison de un par mois. Une opération «gagnant/gagnant» comme disent les milieux économiques : la clientèle découvre des cuisines et des personnalités d’ailleurs, Lyon gagne encore en diversité question bonne chère.

Quant au personnel de la maison, il se forme à de nouvelles approches, écoutilles grandes ouvertes, face au défilé d’âmes libres et d’aventuriers complètement food. Une intelligente formation continue pour enrichir son espace expressif au contact d’autres sources inspirées et défricheuses aux avant-postes des courants internationaux, et un coup de pied au derrière pour éviter de tourner en rond. Bref, comme le décor, la cuisine se veut grand angle. On sent déjà les bienfaits de cette saine émulation ; après avoir parfois bu la tasse au démarrage, À la Piscine est en train de trouver sa vitesse de croisière.

Le chef Juan Arbelaez

UNE ADRESSE, DES CHEFS

Fin 2017, la décontraction sexy et exigeante du chef colombien installé à Paris, Juan Arbelaez, a plongé les convives dans un moment de délice deux jours durant. Ambiance intimiste et pièce de bœuf de compétition, promenée encore non découpée dans la salle ébaubie, façon banquet gaulois à la Uderzo-Goscinny.

En janvier, une américano-coréenne à la sacrée trempe, Emily Harris qui, à 29 ans possède déjà un parcours dément de tables hype de Portland au Noma, en passant par divers étoilés américains (Alinea) et européens (La Bouitte, Kebarid), prend le contrôle des fourneaux, de la brigade et du menu.

Avant, l’établissement au long comptoir et aux sols en terrazzo a notamment vu l’Italien Roberto Flore, membre du Nordic Food Lab de Copenhague créé par un certain René Redzepi, l’Autrichien iconoclaste Lukas Mraz ou encore l’ancienne Mexicaine ayant cuisiné au Pérou et désormais à Florence Ana Karime Lopé et son japonais de mari Taka Kondo, pratiquer leur art sensible et singulier. Au total, 6 marmitons se sont téléportés jusqu’au quai Claude Bernard depuis son ouverture. Et ce n’est pas fini…

Qui a peur de se jeter à l’eau n’est pas Lyonnais !

+ d’infos :
alapiscine.eu

© Mat Despeysses – © Dimitri Maruta

Estelle Coppens

Estelle Coppens

Journaliste
SURNOM : Calamity Jane PERSONNAGE DE FICTION : La même OBJET FETICHE : n'importe quelle fleur qui sent bon et qui me fait interrompre ma route, si j'en croise. Je ne comprends pas à quoi servent les fleurs sans parfum. Le grand créateur devait avoir le nez bouché ces jours-là. Vous trouvez que ce n'est pas très compatible avec les deux questions qui précèdent ? Vous avez raison. ADAGE : Quand la mer est calme, les bateaux avancent lentement... JE GARDE : Ma bonne humeur. Un truc, chez moi qui semble avoir le pouvoir de se reconstituer. Merci maman, merci papa. JE JETTE : Mon étourderie. Les Américains ont un plus joli terme, et je les en remercie : le daydreaming. Beaucoup plus poétique. DANS 20 ANS : J'aurai toujours aussi peu de notion du temps, celui auquel on devrait arriver et fatalement, partir. Celui qui passe aussi, c'est l'avantage.

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