1992 : l’enjeu des jeux

11 Jan 2018

Le génie de Philippe Decouflé, l’ouverture proclamée par François Mitterrand, la voix cristalline d’une petite fille chantant la marseillaise, Michel Platini porteur de flamme… Ce 8 février est un moment inoubliable pour la plupart de ceux qui l’ont vécu. Pour Michel Barnier, ce samedi est aussi la première concrétisation d’un travail qu’il a mené en binôme avec Jean-Claude Killy, durant plus de dix ans.

François Mitterrand tenant la main de la jeune Séverine du Peloux encadrés de Jean-Claude Killy, Juan Antonio Samaranch et Michel Barnier lors de la céremonie d’ouverture des JO. © MaxPPP / Dauphiné Libéré Teamshoot

Partie immergée de l’iceberg, la cérémonie d’ouverture a marqué l’histoire des Jeux, elle est encore dans tous les esprits. Une édition des premières et dernières fois : premières cérémonies dotées d’un spectacle, premiers Jeux à se dérouler après la chute du mur de Berlin et l’éclatement de l’URSS et de la Yougoslavie, premier serment olympique prononcé par une athlète noire, Surya Bonaly, dernière édition hivernale à se dérouler la même année que celle d’été…

RIEN À PERDRE !

Cette candidature, Michel Barnier y songe au début des années 1980. “Je fonctionne à coups de projets”, explique le négociateur en chef de l’Union européenne sur le Brexit. “La politique doit créer du progrès. Et le progrès se crée en mobilisant autour de projets communs”. Michel Barnier est donc à la recherche de “projets qui créent du progrès” lorsqu’il rencontre Claude Collard, président du Comité national olympique et sportif français. “C’est lui qui m’a donné l’idée de lancer une candidature savoyarde pour les Jeux olympiques de 1992”, raconte l’intéressé. “Je ne savais pas très bien ce qu’étaient les Jeux olympiques, sauf comme spectateur. J’en ai parlé à Jean-Claude Killy. Nous avons réfléchi ensemble. Et nous nous sommes dit que nous n’avions rien à perdre !”

Côte à côte, ce samedi 8 février dans le théâtre des cérémonies, Michel Barnier et Jean-Claude Killy ont œuvré ensemble à la tête du Comité d’organisation : “Nous avons travaillé pendant ces dix années comme deux frères”, résume Michel Barnier. “Nous avons découvert tout au long de la route les doutes, les contraires, l’ampleur des problèmes à résoudre – on sous-estime toujours ces problèmes au début d’une telle aventure!-, mais aussi la fierté de réussir pour notre pays. Ce tandem est l’une des clés de la réussite des Jeux d’Albertville : nous étions complémentaires. Jean-Claude Killy avait évidemment la place principale, parce qu’il était triple champion olympique et que les Jeux, c’est d’abord la place des athlètes et du sport, mais le fait d’être deux, de pouvoir se parler quand on doute, de décider ensemble, de mutualiser le travail a été décisif.”

Michel Barnier et Jean-Claude Killy à Lausanne déposant le dossier de candidature d’Albertville aux JO en 1986. © Afp / Gerad Malie

SOUFFLER N’EST PAS DECOUFLÉ !

Coup malicieux du destin – Jean-Claude Killy et Michel Barnier avaient initialement choisi de confier l’organisation des cérémonies à quelqu’un d’autre – la participation de Philippe Decouflé est une seconde clé de la réussite. “Le jour où il nous a présenté ses premiers projets, nous étions un peu préoccupés. Et puis, nous lui avons très vite fait confiance. Il était inspiré par l’école du cirque, très innovant, très créatif. Nous suivions l’évolution du projet, nous allions le voir dans ses ateliers parisiens, nous assistions à des répétitions. Nous avons vite su que ce serait formidable.”

Seule véritable inquiétude : la météo! “Nous étions dans un stade de 35000 places (quasiment deux fois plus de spectateurs que d’habitants)… sans toit. Le samedi précédent, il y avait tellement de brouillard que nous ne voyions pas l’autre côté du stade !”

Ce 8 février ensoleillé, Michel Barnier et son équipe récoltent donc les premiers fruits d’une décennie d’efforts. Un temps fort, marqué par une véritable émotion : “Ramener les Jeux à la maison crée une dimension plus personnelle”. Cette émotion tient aussi au fait qu’il s’agit d’un moment clé des olympiades. « La cérémonie d’ouverture donne le ton. Nous avons eu de la chance avec le temps, nous n’avons pas eu de problème technique, à part un incident pendant le défilé des athlètes (quelqu’un a sectionné le câble qui transmettait les images dans le monde entier, un système de secours a pris le relais, ndlr). Quant à la cérémonie, c’était magique. Philippe Decouflé a apporté de l’audace, de la spontanéité et un vrai spectacle. C’était, et cela reste, tout son génie !”

François Mitterrand et Jean-Claude Killy lors d’une ola mémorable lors de la céremonie d’ouverture des JO. © Afp / Eric Feferberg

SÉQUENCES ÉMOTIONS

Cette soirée était d’autant plus réussie qu’elle s’inscrivait dans “un moment d’inquiétude pour notre pays”, rappelle Michel Barnier. “Ces jeux ont été une forme de respiration, de moment d’optimisme et de fierté nationale qui a fait du bien à tout le monde. Je me souviens, notamment de l’ovation faite aux délégations d’Estonie, de Lituanie et de Lettonie. Anciennes provinces russes, ces pays désormais indépendants rejoignaient la famille olympique. Nous étions tous debout pour les saluer. C’était très émouvant.” Autre moment d’émotion, plus personnel celui-là, lorsque Michel Barnier prend la parole lors de la cérémonie de clôture, et glisse un mot pour Jean-Claude Killy. “J’ai eu l’occasion de le remercier publiquement, et je l’ai fait par surprise, dans mon bref discours. Il a été très ému, au point d’avoir la larme à l’œil. C’était une belle aventure humaine qui se concluait.”

Bien qu’en charge, depuis plus de 20 ans, de dossiers qui dépassent largement le périmètre des pays de Savoie, Michel Barnier garde pour ces jeux une place particulière dans sa mémoire. “Je ne suis pas sorti de cette période-là, comme j’y suis rentré. J’en ai tiré des leçons qui me sont encore utiles. Et cela s’ajoute à cette fierté personnelle, ce sentiment de s’améliorer, de progresser individuellement en participant à une réussite collective, à un projet collectif. »

Michel Barnier. © Commission Européenne Kobus Lukasz

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