chaud show

15 Juin 2018

new burlesque le freak, c’est chic

Après le succès du film «tournée» de Mathieu Amalric, primé au festival de cannes 2010, la troupe du cabaret new burlesque était passée par Annecy entamant une très longue tournée qui s’est achevée à Divonne en 2016. L’occasion de rencontrer Kitty Hartl, directrice artistique, et Miss Dirty Martini, reine du twirling-tassel… Attention les mirettes, les pomponnettes font le show !

Héritier des revues de music-hall anglaises et du cabaret français, le show burlesque, apparu aux Etats-Unis avec la conquête de l’Ouest, a connu son âge d’or des années 20 aux années 50. Après une longue traversée du désert, le genre connaît une renaissance flamboyante depuis la fin des années 90.

Pinups brunes et blondes, de Betty Boop à Bettie Page, de Jayne Mansfield à Marylin, en passant par les comics, nanars cultes, tatouage et rock’n’roll, la gaudriole se perpétue au travers d’une contre-culture à la fois caustique et érotique… Mais la nouvelle vague a laissé le bon vieux strip-tease à frous-frous dans les saloons. Depuis le film de Mathieu Amalric, inspiré du roman de Colette, L’Envers du music-hall, le new burlesque a retrouvé ses racines européennes, comme l’explique Kitty Hartl tout en agitant les élytres irisées de ses paupières. D’origine autrichienne, Kitty vit en France depuis de longues années.

A l’époque programmatrice au Lieu Unique, Scène Nationale de Nantes, elle découvre le mouvement en 2003. “Je cherchais des choses uniques, donc je suis allée voir une convention new burlesque à Los Angeles. J’ai dû assister à 150 performances en trois jours ! C’était énorme, et il y avait à boire et à manger… Mais là, je me suis dit, il faut en tirer quelque chose, parce que ça n’existait pas du tout en France à ce moment-là !” Elle sélectionne cinq filles et un garçon, tous performeurs, chorégraphes et créateurs de numéros individuels. “Chacun d’eux choisit sa musique, façonne ses costumes, mon rôle étant de réunir les plus charismatiques pour concevoir le Cabaret…”

Dirty martini

21 ST CENTURY FOXY LADIES…

Dirty Martini a participé aux toutes premières conventions organisées à La Nouvelle Orléans, puis à Los Angeles : “A la fin des années 90, j’étais venue à New York pour faire carrière dans la danse moderne et contemporaine”. Auditionnant sans succès auprès de chorégraphes pourtant connus pour leur ouverture d’esprit quant à l’emploi de physiques atypiques, Dirty recherche désespérément une forme d’expression qui lui permette de s’épanouir sur scène. Elle est d’abord attirée par la performance arty et le mouvement drag dans les clubs new-yorkais. Un jour, elle tombe sur un show burlesque vintage. “En voyant qu’il y avait eu un réel engouement pour des artistes de tous types de morphologies, de tous sexes et toutes races confondues, j’ai pensé que c’était idéal pour montrer la beauté de la féminité et rappeler au public cette magnifique forme d’art, unique aux Etats-Unis!”

Au même moment, l’Amérique assiste à la re-création des performances burlesques, avec Mimi le Meaux à San Diego, Kitten on the Keys, ainsi que Roky Roulette à San Francisco, ou encore Julie Atlas Muz à New York… Miss Dirty Martini a désormais sa place au sein du Burlesque Hall of Fame, élue Miss Exotic World & Great Tassel Twirl-Off Winner en 2004. Tassel signifie littéralement pampille, et en effet, Dirty est l’une des reines du pompon à rotations hélicoïdales. Selon Kitty Hartl, “elle est même capable de les faire virevolter en étant allongée sur le dos!” Vous pouvez toujours tenter l’expérience à la maison. C’est coton!

Roky Roulette

…AND GENTLEMAN

Sur scène, Julie Atlas Muz, l’une des comparses de Dirty, présente des numéros qui touchent au happening et à l’art contemporain, notamment avec un immense ballon à l’intérieur duquel elle se love. Au début des années 2000, Julie et Dirty se produisent ensemble sur des scènes alternatives à New York, avec Tigger: un garçon qui fait revivre la tradition du burlesque masculin avec des numéros inspirés par Sandow, un célèbre culturiste ayant défrayé la chronique au XIXème siècle, grâce à ses exploits au sein de la troupe du cirque Barnum. Engager un homme n’était pas évident. “Quand j’ai vu Roky la première fois, il ne m’a pas impressionnée tout de suite, et je ne voulais pas de garçon. Mais ensuite, je me suis dit que c’était idiot de m’autocensurer. Puis, je l’ai vu faire son numéro de rodéo sur un cheval à ressorts et maintenant, je ne pourrais pas imaginer le Cabaret sans lui ! Il fait aussi le colonel du Kentucky Fried Chicken, donc c’est notre poulet pané!” (Rires)

Catherine D’Lish

TOURNÉE GÉNÉRALE !

L’aventure du film avec Mathieu Amalric a réellement démarré en 2007. “Il y a eu la première du spectacle à Nantes en 2004, puis j’ai présenté le spectacle à Paris, au Festival Quartier d’Eté en 2005”, explique Kitty. A ce moment-là, Mathieu Amalric travaillait sur son scénario avec Philippe Di Folco, à partir des récits de Colette sur son expérience dans le music-hall. “Ils cherchaient un groupe qui puisse correspondre à ce qu’ils imaginaient, mais ils ne nous avaient pas encore vus sur scène. En 2007, on a fait une résidence de trois mois à Nantes. Et là, Mathieu est venu nous voir. Ça a été un vrai coup de foudre! Il a adoré! Mais comme il y a quand même beaucoup d’autres artistes, je l’ai invité à l’une de ces conventions aux Etats-Unis. Et il nous a suivis pendant plusieurs mois…”

Les liens entre la petite troupe et le cinéaste s’approfondiront au point de mener le film à la consécration au Festival de Cannes 2010. “C’est vraiment une fiction, assure Kitty Hartl, même si l’intention est de montrer l’envers du décor… En tout cas, c’était une super aventure et grâce au film, le spectacle a tourné un peu partout!”

LES ARTISTES EN ONT DÉSORMAIS PLUS DANS LA CULOTTE POUR SE BATTRE CONTRE LES DERNIERS BASTIONS DU PURITANISME.

SUS À LA TÉTINE ARROGANTE

Il y a un aspect transgressif du new burlesque qui offre une bouffée d’oxygène dans nos sociétés occidentales aseptisées. Aux Etats-Unis, et maintenant en Europe, les femmes utilisent des soutien-gorge, mais aussi des patchs pour camoufler leurs tétons… Tout signe ostentatoire d’appel à la chair est prohibé. Mais grâce à des rondeurs assumées, un soupçon de dérision, et une théâtralisation à outrance, le Cabaret a aussi une vocation d’exutoire. “Les artistes, explique Dirty Martini, en ont désormais plus dans la culotte pour se battre contre les derniers bastions du puritanisme. Il est de notre droit et de notre devoir, au XXIème siècle, d’exprimer notre propre forme de sexualité, affranchie de ce qui est attendu de nous, dans une société dominée par les hommes. Je pense que la vraie égalité entre les sexes viendra de la capacité des femmes à développer leurs propres concepts de ce qui est désirable ou non dans leurs comportements.”

Certaines femmes sont même venues voir le spectacle plusieurs fois, revenant souvent habillées de plus en plus sexy et glamour… “C’est vraiment une thérapie! Un jour, un monsieur est venu nous voir avec sa femme un peu ronde. Ça faisait dix ans qu’il essayait de la rassurer en lui disant qu’il la trouvait belle, mais elle était toujours complexée. Et il nous a dit qu’on avait réussi à la mettre bien en une seule soirée! D’ailleurs, il y a pas mal de gens qui nous disent que le spectacle aurait dû être remboursé par la sécurité sociale (rires)! Mais surtout, il y a beaucoup d’humour et de légèreté, tout en étant pro. C’est très interactif, et sans l’échange avec les gens, il n’y aurait pas de spectacle ! Plus le public se lâche, plus les filles se déshabillent…”

Depuis la fin de la tournée, Miss Dirty Martini s’en est retournée vivre à New York, où elle poursuit sa carrière solo.

Quant à Kitty Hartl, basée actuellement à Paris, elle travaille désormais en tant que directrice artistique indépendante. Mais ne serait pas opposée à relancer le Cabaret New Burlesque sur les routes de France et de Navarre… Si l’occasion se présente.

+ d’infos :
cabaretnewburlesque
.net

Dirty martini

© Julien Weber / ©DR / ©Don Spiro / © Christophe-Blain / ©Karl Giant

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