activ’ à la ferme

27 Nov 2017

Gris de ralliement

Argent, perle ou souris, il y a dans le gris des nuances infinies – et le monde de la déco n’a pas attendu les émois d’Anastasia Steele pour s’en faire l’écho. Marié à des couleurs chaudes, froides ou à ses propres déclinaisons, l’anthracite ressuscite, l’acier apporte élégance et modernité, l’ardoise pavoise… Habillée de gris, une ferme du 19ème devient contemporaine.

Sur les hauteurs de la campagne genevoise, dans un hameau de maisons mitoyennes qui ne formaient probablement qu’un gros corps de ferme à l’origine, un couple de citadins et leurs trois enfants s’installent pour changer de vie. “On cherchait du cachet, avec quelque chose d’ultramoderne ou une maison à rénover, car nous aimons beaucoup ça. On n’envisageait pas de simplement poser nos valises, on aurait eu peur de s’ennuyer !” A Paris, ils avaient déjà retapé le duplex d’un hôtel particulier et réhabilité un garage automobile en loft. Ils se projettent donc tout de suite en visitant cette ferme de 1850, en voyant ses vieilles pierres et ses volumes. Celui de la pièce principale notamment, surplombé par une coursive, qui laisse deviner les étages. “Nous aimons les choses tarabiscotées, il fallait trouver des solutions.”

IL FALLAIT FAIRE ENTRER UN MAXIMUM DE LUMIÈRE MARIER L’ESTHÉTIQUE AU FONCTIONNEL, REDONNER SON ÂME À LA FERME TOUT EN LA RENDANT CONTEMPORAINE.

CARENCES EN COHÉRENCE

De son ancienne vie rurale, la maison n’a gardé que quelques éléments : une grande ouverture voûtée, ancienne entrée de la grange, transformée en baie vitrée ; une mangeoire en pierre dans l’entrée ; et quelques « corbeaux », qui soutenaient les poutres. Elle n’est pas exactement dans son jus, mais une succession de propriétaires d’horizons différents y ont apporté leurs touches : du lino imitation parquet au carrelage « piscine municipale », en passant par des gaines électriques apparentes, des niches à moitié rebouchées ou encore des boiseries que les moins de 20 ans ne devraient pas connaître.

Côté distribution des espaces, la salle à manger estséparéede la cuisineparle salon, les combles ne sont pas aménagés dans leur totalité et la chambre parentale est investie par un dressing gigantesque, cube en bois inattendu et hors de proportions. L’ensemble souffre d’un sérieux manque de clarté - la plupart des murs dépassent le mètre d’épaisseur, excellent pour l’isolation, plus contraignant pour la lumière -, de cohérence et d’harmonie.

VERRIÈRE OR NOT VERRIÈRE ?

Les nouveaux propriétaires s’installent dans une maison à 200 mètres de là pour surveiller de près les travaux pendant 8 mois. Pour commencer, ils font construire une extension dans le prolongement de la cuisine, sur une partie qui accueillait jusqu’alors une vaste terrasse. “Nous aurions aimé une verrière, dans un esprit « atelier », mais les artisans locaux nous l’ont déconseillé, la région est trop froide, il valait mieux préférer le bois au métal.” Une petite verrière, en guise de compromis, séparera quand même la cuisine de la nouvelle salle à manger, dans l’extension dont la grande baie vitrée donne sur le jardin.

A l’étage de cette partie greffée, la maîtresse des lieux installe son bureau. Pour ne pas isoler cette pièce, dédiée au travail, du reste de la vie de la maison, une grande ouverture dans le mur latéral permet un regard sur le salon, en contrebas. Sous le toit, les combles, eux, sont isolés, agrémentés de quelques fenêtres supplémentaires et leurs sous-pentes sont transformées en rangement. Voilà pour les modifications structurelles, car on ne crée pas facilement de nouvelles ouvertures dans une si solide ossature.

FILLE DE LUMIÈRE

Pour l’atmosphère, c’est Stéphanie Lhermitte, décoratrice d’intérieur dans le bassin genevois, qui apporte sa touche : “il fallait faire entrer un maximum de lumière – j’ai une obsession pour la lumière ! – marier l’esthétique au fonctionnel -, redonner son âme à la ferme tout en la rendant contemporaine.” L’extension d’ailleurs, c’était son idée aussi. Première étape, un grand coup de blanc sur les murs de pierre, pour accrocher cette lumière qui fait défaut, assorti d’un camaïeu de gris pour contraster, délimiter les espaces, recréer les volumes. Deuxième étape, la réinterprétation des sols, à chaque espace son matériau. Dans une médiation entre Modernes et Anciens, histoire de ne fâcher personne, Stéphanie Lhermitte alterne carreaux de ciment gris et blanc dans l’entrée et les sanitaires, parquet vieilli dans les étages ou la cuisine, et béton ciré (gris) dans la grande pièce à vivre. “J’aime assortir les matières brutes, le vieux bois, le béton, l’acier.” Elle choisit donc des luminaires industriels, un garde-corps et des appliques métalliques et fait re-sabler les radiateurs en fonte pour leur redonner vie.

GRIS DU CŒUR

Ici, le fil conducteur n’est donc pas rouge, d’un univers à l’autre, c’est toute une pelote de gris qui assure la continuité. Un gris qui se fait doux dans les chambres cabanes des petits loups, se laisse patiner sur le mobilier d’usine récupéré, rajeunit les armoires de familles défraîchies… Réchauffé par le bois des poutres apparentes, avivé par des touches de couleurs savamment parsemées, il sert de base à toutes les fantaisies, pour une maison “sereine et facile à vivre”, comme le résume sa propriétaire. Parce qu’il n’y a pas que le rose dans la vie !

+ d’infos :
www.marquedefabrik.com

Photos : Aline Dautresme

Mélanie Marullaz

Mélanie Marullaz

Journaliste SURNOM: Poulette. PERSONNAGE DE FICTION: Elastigirl. OBJET FETICHE: mon oreiller. ADAGE: à chaque Barba-problème, il y a une Barba-solution. (philosophie Barbapapienne) JE GARDE: mes épaules. JE JETTE: mes grosses cuisses de skieuse. DANS 20 ANS? la tête de mon père sur le corps de ma mère. presse@activmag.fr

pis paul : saut dans le temps… X

J’AI BEAU GDANOV, JE N’EN MÈNE PAS BIEN LARGE !

Suivez nous !

et ça, t’as vu ?

MONTREUX JAzz

L'INCONTOURNABLE - S’il y eut réellement, un jour, le feu au lac, c’est bien à Montreux, en 1971 au Casino, et l’événement inspira à Deep Purple son mythique Smoke on the water. Tout à Montreux est donc légende, des affiches aux jam-sessions surprises, en passant par...

pis paul : saut dans le temps… X

J’AI BEAU GDANOV, JE N’EN MÈNE PAS BIEN LARGE !

Quelles clés pour fermer sa société ?

ET 1, ET 2, ET 3… POUR REPARTIR À ZÉRO

PSYCHO : FINIR SUR UN SOURIRE

Un adieu peut-il être joyeux ?

basta cosi !

Basta Cosi, c'est toute la cuisine traditionnelle italienne avec une pointe de modernité, une carte élaborée à partir des meilleurs produits venus directement d'Italie, pâtes fraîches artisanales, charcuterie italienne DOP et IGP, viandes et poissons frais. La pâte à...

DESSERT CRAQUANT

Chic, c’est l’été !

pIS pAUL, bEST OF

STARS AU COMPTOIR

RECETTE D’ÉTÉ

Pour changer des salades…

Pin It on Pinterest

Share This